Comme des bêtes
5.8
Comme des bêtes

Long-métrage d'animation de Chris Renaud (2016)

En 6 ans, ce studio est devenu un incontournable dans le monde de l’animation. Après Moi moche et méchant 1 et 2, Le lorax et le spin off de Moi moche et méchant, le studio Illumination Entertainment revient cet été avec Comme des bêtes, un film d’animation qui met en vedette des animaux de compagnie. Que peuvent bien faire vos animaux lorsque vous quittez votre domicile ? Comme des bêtes vous révèle la vie cachée trépidante de vos animaux domestiques. Film réaliste sur un mystère jamais élucidé ?


Vos animaux domestiques comme vous ne les avez jamais vus


Comme des bêtes c’est en quelque sorte le Toy Story des studios Illumination Entertainment. Pas en tant que qualité scénaristique et visuelle mais plutôt par rapport à l’idée. Dans Toy story, nous apprenions que les jouets avaient une âme et dès que leur propriétaire avait le dos tourné, ils prenaient vie et s’humanisaient. Pour Comme des bêtes, c’est différent et pourtant similaire. Le film mise aussi sur la nostalgie. On ne sait pas vraiment ce que font nos bêtes à quatre pates lorsque nous passons la porte d’entrée. Et inversement, nos animaux sont visiblement intrigués par ce que nous faisons nous aussi quand nous partons tôt le matin.


C’est un peu la question taboue que doivent se poser nos amis les bêtes. Il sera donc amusant d’en jouer, d’imaginer à quoi pourrait ressembler le quotidien du coté des animaux. Et là, les scénaristes se sont lâchés. Le caniche bourgeois qui troc la musique classique de son maitre pour écouter du hard rock, le teckel qui utilise le batteur pour se masser le dos et le ventre, le chat obèse mit à la diète qui se précipite sur un gigantesque poulet une fois sa maitresse partie, un autre animal qui se lance dans une fête improvisée, et Max qui attend sagement sa maitresse devant la porte, bref, on s’amuse autant que ces bébêtes. Et si tout ça était vrai ?


L’objectif de l’équipe de ce film est surtout l’occasion de nous prouver une bonne fois pour toute que le chien est le meilleur ami de l’homme. Vous pouvez le rejeter, le battre, il vous restera toujours aussi dévoué, vous aimera toujours autant. Pour votre chien, vous êtes l’amour de sa vie. Ce qu’il désire juste en retour, que vous vous occupiez de lui comme en le promenant (que dire lorsqu’il vous regarde avec des yeux brillants lorsque vous prononcez ce doux verbe « promener » ? ) , le nourrissant, le brossant, prenant soin de sa santé, mais surtout, que vous l’aimiez vous aussi. N’oublions pas non plus qu’avoir un animal est bénéfique pour l’être humain. Évacuation de stress, moment de tendresse, moment de rigolades (j’ai bien une grosse chipie à la maison qui ne me lâche jamais d’une semelle), un bon moyen de lutter contre la solitude lorsque l’on vit seul ou que l’on ne peut pas avoir d’enfants et surtout, les chiens représentent une grande source d’amusement. C’est pas beau d’avoir un être vivant qui vous réconforte quand vous allez mal (oui les chiens ressentent quand vous déprimé) et ne vous abandonnera jamais? Comment peut-on imaginer une seule seconde vouloir du mal à un être si aimant ?


Comme des bêtes célèbre cette relation spéciale qui lie l’humain à son animal. On essaye alors de trouver dans ce film le parfait équilibre entre les moments funs et les moments tendres avec les animaux. Et ça marche. Même si par moments sa hurle, sa se cogne contre un mur, sa tombe, pour le reste, il y a de la recherche au niveau des gags, répliques même si le thème méritait une meilleure exploitation. Heureusement, on exploitera bien une chose : les défauts adorables de nos animaux (se retourner 5 fois sur soi-même pour se coucher, renifler le derrière d’un parfait inconnu, rentrer en transe dès l’apparition d’un papillon, faire tout pour retenir son maitre lorsqu’il doit partir de la maison).
Que dire aussi du travail réussi sur la gestuelle, les tics et habitudes de chacune des espèces représentées. Même si nos animaux parlent, pas question de les voir ce déplacer sur deux pattes. On n’est pas dans Zootopie. Alors oui, qui dit aventure dit parfois mise en scène digne d’un film d’action histoire d’héroïser nos petites bêtes poilues. Ne cherchez pas de la cohérence, il faut quelque fois casser le réalisme pour divertir. On est au cinéma !


Ca manque un peu de consistance mais on s’amuse drôlement. Oui c’est encore hystérique et ça agace quelques fois mais le film est tellement truffé de gags sympathiques, de tendresses et autres mignonneries qu’on n’y prête pas attention. De plus, on pourra aussi compter sur une galerie de personnages travaillés auxquels on pourra s’attacher. L’histoire est classique : un chien se retrouve séparé de sa maitresse et tente de retrouver le chemin qui le ramènera chez lui. Un parcours semé d’embuches.


Une aventure poilante


Sur son chemin, il croisera la route de Pompom, un lapin mignon au premier abord qui s’avère être un psychotique révolutionnaire haïssant les humains et vivant dans les égouts au QG des gouttières. Ses autres compères (un cochon tatoué portant des piercings, des lézards, des chats, des crocodiles, des tortues, des vipères, des piranhas, bref, tout ce qui a le droit d’être adopté par les hommes) c’étant ralliés à sa cause se nomment les frères des gouttières, animaux qui avaient des maitres mais qui se sont retrouvés abandonnés par ses derniers. Pompom qui est très proche de ses hommes et même ceux décédés au combat comme le pauvre Rick, une oie. Alors que Max et Duke tentent de leur échapper, ses amis décident de former une équipe pour le retrouver. Cette équipe, elle se constitue de :
• Mel, un carlin persuadé que les écureuils vont envahir le monde,
• Gidjet, une chienne esquimau américain, toute petite et naïve mais puissante,
• Norman, un cochon d’inde qui c’est enfuit de chez lui et parcours les conduits de ventilations de l’immeuble pour retrouver son domicile,
• Chloé, une chatte obèse maladroite enchainant les gaffes et qui finira par avoir la pire honte de sa vie lorsque l’une de ses maladresses sera filmée et postée sur Youtube,
• Buddy, un teckel qui se sert de son long arrière train à son avantage,
• Petit chou, un petit canari qui a soif d’adrénaline,
• Tibérius, un aigle royal luttant contre ses instincts de prédateur,
• Le tout guidé par Papy, un vieux basset handicapé et presque aveugle.


Aventure accompagnée d’une super bande son dynamique avec de nombreuses références. Comment oublier cette séquence où Max et Duke, en plein trip suite à l’ingurgitation de saucisses, se mettent à halluciner en se voyant au paradis des saucisses avec, pour accompagner musicalement ce lieu, You're the one that i want, la célèbre musique du film Grease. Gare aux fous rires. Et ce ne sera pas les seules références. On pourra citer cette séquence de poursuite dans les égouts où nos héros percutent des tortues qui s’entrechoc les unes avec les autres à la manière du jeu vidéo Super Mario Bros. C’est bien placé, les références sont peu nombreuses mais c’est délirant, et c’est ce qui compte. Le doublage quant à lui fonctionne du tonnerre et donne encore plus de charisme à nos animaux. Mention à Willy Rovelli (que je n’appréciais pourtant pas trop) pour son doublage de Pompom. Timbre de voix parfait pour ce personnage psychopathe qui arrive à tailler une clé avec une carotte. MacGyver n’a qu’à bien se tenir ! Rovelli apporte cette grosse touche hilarante et remplie de justesse pour un méchant pas comme les autres.


Au final, Comme des bêtes, même s’il n’est pas du niveau de Moi moche et méchant, même s’il aurait pu mieux exploiter son thème qui donnait davantage matière à rire du début à la fin s’en sort avec les honneurs. Animation et modélisation des personnages réussies, univers des animaux de compagnie retranscrit de façon humoristique et tendre, aventure dans un New York haut en couleurs, personnages attachants, répliques qui font mouche, musiques dynamiques, ce nouveau film d’animation à l’histoire rythmée est délirant. Attention, ce film parlera surtout aux propriétaires d’animaux, pour les autres, l’effet ne sera peut être pas le même. Pour finir, je citerais LA phrase d’un des deux réalisateurs du film qui vous donnera surement envie de le voir : Pensez à toutes les choses dégueu que vos animaux font quand vous êtes sortis ? Elles sont dans ce film !

Jay77
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le 30 juil. 2016

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