some came running - L'esprit d'Hemingway
Parkman, Illinois, petite ville américaine sans histoires qui prépare activement la célébration de son centenaire. Démobilisé, Dave Hirsh (Frank Sinatra) revient dans sa ville natale dans laquelle il n’a plus remis les pieds depuis qu’orphelin à 12 ans, il fut placé dans une pension par son frère Frank (Arthur Kennedy) qui ne tenait pas à l’avoir en charge.
Voilà pour le synopsis.
"Il arrive que le vernis de l’élégance et le raffinement de la narration ne puissent pas toujours dissimuler l’angoisse existentielle du visionnaire qu’est Minnelli. C’est comme si un excès d’émotivité et de désir frustré, désormais impossible à contenir, se déchaînaient sous la forme de délirants mouvements de caméra, d’explosions de lumière et de couleurs, de musiques fracassantes et de montage frénétique" lit-on dans l’Encyclopédie Atlas du cinéma.
Cette angoisse existentielle, que l'on retrouve dans l'oeuvre de Hemingway, qui finira par se suicider, est redu magnifiquement dans ce film de Minelli, que j'ai vu avec plaisir, notamment pour la performance et la présence intense de Shirley Mc Laine, qui telle Giuletta Massina dans la Strada occupe l'écran et nous envahit par sa prestation affective.
Il y a là un talent incomparable à faire passer par l'image une posture pathétique au sens noble de ce terme.
La composition des rôles de Sinatra et de Dean Martin, conjuguée à la prestation prodigieuse de Shirley Mc Laine, intronise ce film dans les monuments du cinéma américain.
Néanmoins, on peut déplorer une obsolescence de la trame narrative consécutive à la concession Hollywoodienne pour la mode des tragédies de l'époque, et qui correspond tout à fait au mélodrame que l'on observe dans l'oeuvre de Hemingway.
A product of the Eisenhower fifties, Some Came Running, adapted from a James Jones novel, stars Frank Sinatra as a footloose writer returning to his Midwestern home town right after World War II. Directed by Vincente Minnelli, in a grand, florid manner, it is essentially a smart soap opera, with some very deep emotions, shot in garish color, that can at its best bear comparison with the films of Douglas Sirk, and is in some ways better, more imaginative. The story matters less than the characters, which aside from Sinatra's artist-in-uniform, include an alcoholic Southern gambler, played by Dean Martin, who's also his best friend; a pathetic floozie from Chicago who followed Sinatra home (Shirley MacLaine); Sinatra's brother, a frustrated if successful businessman (Arthur Kennedy); and a prim, somewhat stuffy school-teacher (Martha Hyer), who admires Sinatra as a writer but cares little for him as a man. Sinatra is torn between bad girl MacLaine and good girl Hyer; and though the former is easy to be with, if not much of a conversationalist, the latter is an ice princess, and proud of it. Understandably, Sinatra reverts to gambling, drinking and carousing with friend Dean Martin, but is clearly not happy with it. He would like to find a place in society, but how? Where?