Du fan service, en veux-tu en voilà

On commence déjà avec un concept dystopique pas très original mais voilà, il a le mérite d'exister et en vérité, il aurait pu être exploité de manière intéressante. Sauf que très vite, on dégage la trame des factions au second plan pour se concentrer sur une pseudo histoire de love où y'a rien qui va. C'est gênant au possible. C'est quoi ce mec sérieux ? Il est écrit comme un pied, il est détestable et pourtant, par on ne sait par quelle magie, notre héroïne va tomber amoureuse de lui. Super saine comme relation étant donné que les interactions verbales qu'ils ont eues se comptent sur les doigts de la main. Heureusement que Théo James est vraiment un beau gosse parce que c'est l'unique chose qui arrive à nous faire croire à cette relation. Et vazy que je te rattrape par les hanches quand tu glisses sur la roue (plan rapproché de lui qui lui prend le bassin, vraiment le fan service est décomplexé de fou, ça me détruit), et vazy que je te caresse les cheveux quand je te fais passer le test. Bref, franchement n'importe quelle personne aurait été mal à l'aise avec ce vieux boug s'il avait fait les mêmes move mais avec un physique de crasseux.

En plus de ça l'héroïne est agaçante au possible, ça nous sert du "ouh she's different" à souhait durant tout le film pour bien conforter les ados mal dans leur peau qui se sentent différents (spoiler : vous ne l'êtes pas) dans leur crise existentielle. Miss parfaite là, elle est trop lisse c'est insupportable. Elle fait toujours tout bien et tout lui réussit. Il y a aucun échec, remise en question, c'est pas réaliste. Si elle était si divergente que ça, elle aurait dû être beaucoup plus tourmentée comme personnage. Au delà de ça, on dirait qu'elle n'a pas eu de vie avant le début du film. D'où elle découvre que sa mère était audacieuse avant, seulement à la fin du film ? Certes, on est pas censé parler de nos anciennes factions mais bon quand même, ça aurait pu être évoqué à un moment donné, durant un repas de famille quoi. C'est à se demander si ils parlaient entre eux avant. Autre chose qui renforce ça : elle ne semble connaitre personne d'autres que sa famille dans son ancienne faction, comme si elle n'y avait donc pas vraiment vécu. Chez les audacieux, ses amitiés font fake. Trice en a plus rien à foutre de ses potes à partir de l'instant où Quatre lui donne de l'attention (ou plutôt développe une fascination bizarre pour elle, disons les termes mdr). Encore à la limite, ça c'est peut-être réaliste (surtout si elle avait 0 pote dans son ancienne faction) mais ça la rend d'autant plus détestable. Pourtant on s'y attache quand même à cette héroïne. Pourquoi ? Parce qu'en vrai on aimerait bien se faire serrer aussi par Théo James ; oui on ferme les yeux sur le fait qu'il parle aux meufs comme à des chiens, sur ses phases passives agressives et surtout sur le fait qu'à part ses capacités athlétiques, il a l'air vide. Oui, on s'identifie à Trice juste pour ça, pas parce que son personnage est intéressant ou bien écrit car ça n'est pas le cas.

A part Trice, le sujet principal du film (les divergents) ne tient pas. Comment cela se fait qu'il y en ait autant si leur système est si bien fait ? Pourquoi les résultats ne sont pas directement envoyés et enregistrés dans des dossiers, histoire d'éviter de les laisser passer ? Au vu de leurs moyens techniques, ça ne devrait pas être compliqué à mettre en place.

Et comme dans tout bon film dystopique, on dirait qu'ils se sont rappelés à la fin qu'il fallait bien qu'il y ait quelques morts et donc hop là, papa et maman c'est ciao. C'est mal amené, on est pas triste vu que ce sont des personnages qu'on a vu maximum deux minutes à l'écran sur tout le film. On voit que c'est là juste pour apporter un peu de ressort dramatique au film, c'est pathétique.

Puis, il y a la fin, qui est magnifique. Quatre, qui aurait apparemment perdu toute sa mémoire, la retrouve juste après un "it's me, I love you" mais vraiment vous vous foutez de notre gueule, je suis morte, c'est quoi ça ?!? Ca n'a aucun putain de sens mais à ce stade-là, on nous a tellement injecté du fan service de Théo James par intra-veineuse qu'on consent à ce scénario éclaté au sol et incohérent.

Pourtant voilà, je dois me confesser. J'aime ce film. J'ai un peu un rapport amour-haine avec lui. Je vois à quel point c'est bancal, mais en même temps, je ne peux m'empêcher de l'aimer quand même dans le fond et de le regarder de temps en temps. Alors bon, même si ce n'est pas un bon film objectivement, un peu de fan service de temps en temps, ça ne se refuse pas et longue vie à ce nanar !

anandhi
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le 10 janv. 2024

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anandhi

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