Tant que je suis sur ma lancée, j'ai décidé de revoir un film déjà visionné l'an dernier (bonne année à tous en passant ! ) j'ai nommé "Docteur Jerry et Mister Love" (ou "the Nutty Professor" pour les intimes).

C'est une comédie avec Jerry Lewis dans le rôle principal, et qui est une sorte de réécriture désopilante de Docteur Jekyll et Mr Hyde. Le protagoniste a tout de l'anti-héros à la sauce "serial loser". En effet, il s'agit d'un professeur de chimie du nom de Kelp qui est assez poissard. En effet, il n'a rien pour lui : il n'est pas un canon, il est giga-myope, il est d'une maladresse qui dépasse même les gaffes de Gaston Lagaffe et le début du film s'ouvre sur une explosion qu'il provoque, ce qui lui vaut les foudres du directeur de l'école. Et ce, sans oublier également une enfance très malheureuse (dont on voit quelques souvenirs un petit chouia plus loin). Comme de coutume, il n'a aucune autorité sur les élèves qui se moquent allègrement de lui et le martyrisent, dont notamment la grosse brute de l'école qui le range parmi ses éprouvettes et autres béchers. Et là, une révélation lui apparaît, alors qu'une fille de la classe (dont il est amoureux) vient à son secours pour l'extirper du meuble. Et là, va ainsi débuter le début d'un loooong parcours, pourtant semé d'embûches. En effet, à peine débarqué dans un club de gym pour se muscler, c'est un véritable fiasco. Exaspéré, il pense à une potion qui lui permettrait d'être un homme parfait, et le rendrait populaire et apprécié par ceux qui l'entourent. Après un essai qui le change en bête hideuse changeant de couleur, le miracle se produit : il se transforme en charmeur, le fameux Mister Love ! Avec un joli effet de surprise où l'on croit que les gens qui le regardent bizarrement le font car il est toujours changé en bête hideuse, mais en fait, c'est parce qu'il est devenu un canon de beauté à la fois suave et assurée, quoique teintée d'un langage peu poli, et de talents musicaux en chant, danse et piano.

En devenant Mister Love, il se trouve alors muni de plusieurs "pouvoirs": en effet, outre une beauté extérieure, une vision améliorée (donc ouste les lunettes) et une assurance qui frise le mode "je suis le roi et j't'emmeeeeeeeeerde", il obtient une force herculéenne et c'est ainsi qu'il s'avance vers sa sauveuse, non sans envoyer balader les mêmes qui le maltraitaient la veille. Cependant, tel une Cendrillon au masculin, une fois le temps écoulé, Mister Love redevient Kelp. Troublée, la jeune Stella commence à se poser des questions depuis le rendez-vous, en ayant rapidement entendu la voix de son professeur de chimie, alors que celui-ci revenait à son état normal. Ensuite, il y avait un très court passage, où l'on assiste à une belle suite de lapsus tous aussi embarrassants les uns que les autres pour notre héros |'D

A mesure que s'enchaînent les rendez-vous et les petits quacks lors de ces soirées ou du cours de chimie, Stella est de plus en plus intriguée par ce "Mister Love" et le comportement étrange de son professeur de chimie.

Un autre passage assez marrant, c'est la giga gueule de bois avec les sons amplifiés x'D (honnêtement je n'aime pas l'alcool et je n'ai donc pas eu de cuite, donc je me remets à ceux qui font la fiesta jusqu'à arriver dans un sale état donc hum) ou encore, lorsque sous la forme de Mister Love, Kelp demande au directeur d'interpréter un court passage d'Hamlet x')

Et là, on arrive à un point critique. En effet, il est nommé surveillant du bal des anciens, mais en même temps, on demande à Mister Love de venir à cette fête ! Que faire ? Décidé à ne pas éveiller les soupçons, Kelp décide donc de venir en tant que lui-même. Invité par Stella à danser, il découvre que celle-ci, malgré ses sentiments pour Mister Love, le voit comme un rustre et déclare que l'intelligence doit primer... Hélas, en voulant prendre la potion afin de se changer en Mister Love, il trouve les restes de la précieuse formule dans la cage de Joséphine. Cependant, l'oiseau lui conseille d'appeler son paternel, à qui il a envoyé une copie de la formule en question. Ainsi, parvenant à recréer le philtre, Kelp parvient à se changer en son double, non sans espérer que les effets ne dissipent avant la fin de la soirée.

Fort heureusement, il parvient à chanter une première chanson, mais au moment de chanter Black Magic, la potion n'agit plus, et c'est devant toute l'école que Kelp revient à son état normal, et que les gens se rendent compte que lui et son alter ego ne faisaient qu'un. Sachant que tout est perdu, Kelp décide de leur dire la vérité et d'avouer son terrible secret, laissant derrière lui une foule médusée par ses propos et sa transformation. Et là, on assiste à un baiser en coulisses.

Cependant, ce n'est pas fini car on voit les parents du professeur à l'université, faire irruption en plein cours afin de faire de la publicité pour la fameuse potion recréée grâce à la copie de la formule, provoquant une mini-émeute. Exaspéré et apeuré, le professeur sort de la classe avec Stella, et celle-ci le persuade de ne pas s'inquiéter et l'invite à se marier avec elle... Jusqu'à ce que l'on voit dans ses poches deux flacons dudit produit !

Et enfin, comme au théâtre (chose que j'avais bien aimée dans ce film), on voit les acteurs s'incliner, jusqu'à ce qu'une explosion provoquée par la maladresse du professeur survienne. xD

Ce que j'apprécie d'autre, c'est surtout le côté très cartoonesque comme la montre à gousset qui joue de la musique quand on l'ouvre, lorsqu'il essaie de porter des haltères et se retrouve à avoir les poignets au niveau des chevilles, Joséphine le mainate qui agit comme une gouvernante, lorsqu'il marche et qu'il fait du bruit, Je suis également fan des mimiques que Jerry Lewis tout au long du film, ou même la petite référence aux Looney Tunes avec une parodie du fameux "It's all folks ! ". La caricature de nombre d'éléments ou de stéréotypes était délicieusement amusante. On peut notamment évoquer le coup du nerd poissard et rejeté qui n'ose déclarer sa flamme (Kelp), de la blonde ingénue et séduisante (Stella), du professeur de chimie qui provoque des explosions (Kelp encore), le mari faiblichon (le père de Kelp) avec sa conjointe sadique et aussi autoritaire que Margaret Thatcher, ou encore le mauvais garçon doublé d'on Don Juan (Mister Love). Ce film était d'ailleurs génial pour le côté "opprimé qui réussit à se venger de ses bourreaux" car au final, Kelp peut vivre son amour avec Stella, lui qui était considéré comme un moins-que-rien, ou même son père qui, sous l'influence du produit, parvient à se venger de sa femme en lui criant après et en lui rendant tout ce qu'il a encaissé.

En gros, je le recommande autant pour l'ambiance que pour le charisme de Jerry Lewis (et aussi car j'adore quand un acteur joue plusieurs rôles en même temps) ou pour les gags, ainsi que la morale qui montre que la beauté intérieure est plus importante que l'apparence physique (même si la scène de fin avec Stella ayant subtilisé deux flacons montre que la société a encore du mal à se défaire de son côté superficiel).
Vernièra
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Films visionnés

Créée

le 1 janv. 2014

Critique lue 518 fois

Vernièra

Écrit par

Critique lue 518 fois

D'autres avis sur Docteur Jerry et Mister Love

Docteur Jerry et Mister Love
m-claudine1
8

Une délirante parodie

Si Jerry s'est parfois perdu dans des comédies assez puériles et aux gags un peu prévisibles, il exploite ici à fond son talent dans une délirante parodie du roman de Robert Louis Stevenson - Dr...

le 7 août 2020

19 j'aime

30

Docteur Jerry et Mister Love
Ugly
8

Docteur Laid et Mister Beau

C'est bien évidemment à Dr Jekyll & Mr Hyde de Stevenson que Jerry Lewis emprunte son sujet, mais il a eu le génie d'inverser le schéma traditionnel avec un timide professeur de chimie pas gâté par...

Par

le 29 juil. 2017

18 j'aime

9

Docteur Jerry et Mister Love
pphf
7

Etre une heure, une heure seulement - être une heure, quelquefois - beau, beau et con à la fois

L'histoire, le détournement comique du récit fantastique de Stevenson, est connue. Elle a même déjà été traitée par Laurel et Hardy et par Abbott et Costello, les deux nigauds. L'idée n'en est pas...

Par

le 14 avr. 2014

15 j'aime

8

Du même critique

Madame Irma
Vernièra
8

Ooooh j'ai un flash ! Je vois....Je vois... Un fabuleux trio hélas réduit à deux... Un exquis divert

Edit : Derp, bah mon titre était vraiment trop long x_o"' Donc voici le titre en entier : """ Ooooh j'ai un flash ! Je vois....Je vois... Un fabuleux trio hélas réduit à deux... Un exquis...

le 27 févr. 2014

2 j'aime

Chaos
Vernièra
7

Après le Chaos, vint enfin l'ordre

Hier soir, alors que j'essayais de trouver un film qui pouvait me faire oublier une chose abominable que j'ai apprise et qui m'a enlevée le peu de courage qui me permettait de ne plus avoir peur de...

le 5 févr. 2014

2 j'aime

007 Spectre
Vernièra
8

Le spectre de l'actualité

[Encore une fois, à vos risques et périls si vous ne l'avez pas encore vu, spoilers à la pelle ! ] Au dernier moment, une sortie cinéma s'est imposée.... Le nouveau James Bond venait de sortir il y a...

le 23 nov. 2015

1 j'aime