Ennui dans la plaine...

À 23Hh15, je vais voir le dernier Shynia Tsukamoto, Fires on the Plain, l’adaptation du roman du même nom de Ooka Shohei, racontant l’histoire d’un soldat japonais qui, sur une île des philippines durant la seconde guerre mondiale, doit rejoindre sa base pour quitter les lieux. Sa traversée deviendra un véritable combat pour sa survie. Tsukamoto, c’est celui qui, à l’âge de mes 15 ans m’a fait découvrir tout un pan du cinéma que je ne connaissais pas, grâce à son Tetsuo, sorte de fable horrifique et cyberpunk, ultra radicale aussi bien dans le fond que dans la forme. Ce temps est malheureusement bien loin. Même si je n’ai pas détesté le film, j’en discutai avec Cyril d’ailleurs, et on a la fâcheuse impression de voir une pâle imitation de son cinéma, le problème étant qu’il se copie lui-même., et il le fait pas très bien en plus. Le bonhomme fait encore tout lui-même mais là où ses anciens film étaient habités d’une force visuelle sans précédent, celui-ci a l’air tellement cheap, qu’on se demande bien s’il n’a pas oublié de l’étalonner. Le film est cependant très violent, mais la complaisance dans le gore est très limite, et renforce encore plus cette idée de voir un ersatz de la grandeur passée du réalisateur. La mise en scène accentue encore plus cette sensation. Entre des séquences lente et contemplative et d’autres hystérique et frénétique dans lesquelles la caméra bouge tellement dans tous les sens qu’on ne comprend plus rien à ce qu’il se passe à l’image. Tsukamoto a ainsi l’air de secouer son engin pour faire écho à sa gloire passée. Malgré tout, sa démarche reste véritablement unique, et j’attends tout de même son prochain long-métrage avec impatience. Allez Shynia, la prochaine fois, tu feras mieux !

Tiré du journal du festival de Sitges 2015 : lire l'article entier sur mon blog...