Au petit matin deux copains sont virés de la bouche d'une station de métro parisienne alors qu'ils finissaient tranquillement leur nuit. Sans argent et sans but bien précis dans leur vie, ils vont se débrouiller pour s'éloigner de la capitale et "s'attribuer" une grande voiture pour faire visiter aux "gogos" qui tomberont entre leurs mains de "combinards" un château dont ils ne connaissent pas le lieu. L'excursion s'avère très mouvementée...
Ce "court-métrage" est la première réalisation cinématographique de Jacques Tati. Il tourne ce film en compagnie de Jacques Berr et décide de jouer le rôle de l'un des deux pochards en s'adjoignant Henri Sprocani dit le "Clown Rhum' lequel nous rappelle que Jacques Tati était un grand amateur de cirque et cet amour pour cet art va se ressentir durant une grande partie de ce "court".
Les gags parfois drôles s'enchaînent sans discontinuer et nos deux "Pieds-Nickelés" nous arrachent des fous-rires par leurs astuces un peu naïves mais assez efficaces afin qu'une bonne cohésion s'établisse avec les diverses aventures souvent fâcheuses que vont subir les infortunés touristes.
Vous allez assister à des choses pas communes comme une chasse à courre "à la poule" laquelle se montre plus rusée qu'un félin. Vous apprécierez l'inventivité du gag des portes de la voiture plus destinée à la casse qu'à un trajet à la campagne et les tours de passe-passe du "Clown Rhum" avec un œuf et vous serez surpris par un final qui vous laissera sous le choc...
Outre le talent de Henri Sprocani qui se produisit sur la piste des plus grands cirques, d'où sa popularité de l'époque, il convient de revenir au futur "Monsieur Hulot". Celui-ci n'était pas encore né mais tout de même dans les attitudes de Jacqes Tati qu'on peut apercevoir les premières esquisses du personnage qui fera rire ou émouvoir sur une société qu'il tournera en dérision avec beaucoup de réalisme et c'est pourquoi ce petit film doit être vu par les amateurs de l'artiste.
"Gai dimanche" va nous mener quelques temps plus tard au plus célèbre "L'école des Facteurs" dans lequel on retrouvera un Jacques Tati plus proche de la personnalité de "Monsieur Hulot" qui a tant fait rêver de cinéphiles et qui a malheureusement rencontré de la part de certains beaucoup de mépris.
A cet effet, au décès de Jacques Tati , Philippe Labro lui rendit un vibrant hommage en déclarant avec beaucoup de justesse:
"Adieu Monsieur Hulot. On le pleure mort, il aurait fallu l'aider vivant !
Note: 6/10