À l’heure du réchauffement climatique et des étés caniculaires toujours plus pénible à supporter pour les pauvres loqueteux sans air climatisés, les essais nucléaires français dans le Pacifique devrait plus nous interroger pour les conséquences sur l’environnement que notre propre empreinte carbone, ce que notre cher gouvernement n’hésite pas à nous rappeler en nous demandant de ne pas nous chauffer l’hiver, ou bien de limiter notre consommation en période estivale. Comme ci on avait besoin de leur sermons pour se responsabiliser quant on voit le montant exorbitant des factures d'eau et d’électricité. Tout ça pour dire que ci l’Amérique a faillit disparaître c’est bien la faute de Chirac, et pas de la nôtre. En tout cas ce sont bien les américains qui ont ramenés Godzilla suite à un accord contractuel avec la Toho. Jan de Bont écarté de la course ; sa carrière ne s’en relèvera pas ; c’est le duo Dean Devlin et Roland Emmerich qui seront choisi pour piloter l’adaptation occidentale du mythe japonais. Evidemment, les attentes étaient élevés compte tenu du budget, surtout auprès des fans de la saga qui ne lui pardonneront pas d’avoir fait de leur monstre préféré, un lézard fort en gueule et court sur pattes qui ressemble plus à un iguane croisé avec un raptor. C’est le problème quant on choisi un réalisateur qui se fou éperdument de ses prédécesseurs. Et pour cause, ce cher Roland ne voulait pas réaliser Godzilla mais bien un disaster avec des météores ce qu’il fera finalement avec Moonfall en 2022 bien qu’à l’époque son projet échouera dans les mains de Michael Bay pour le résultat qu’on lui connaît avec le fantastique Armageddon.


Plus familier du film Le Monstre des temps perdus que de l’oeuvre de Ishiro Honda ce qui est d’ailleurs aussi mon cas, le réalisateur a préféré écarté les histoires de divinités et d’invasion extra-terrestre pour une créature ayant muté sous l’effet des radiations mais dont les motivations ne sont pas tant de détruire l'humanité mais bien de protéger sa portée dans un endroit à l’abri de tous dangers. Et pour ça, quel meilleur endroit que le Madison Square Garden pour faire son nid douillet au coeur de la ville la plus tokyoïte des Etats-Unis, la cité qui ne dort jamais. Ah il est vraiment con ce dinosaure, probablement les effets de la radioactivité. Alors pour ma part, étant peu familier de la saga ; à savoir que j’ai vu l’original et les versions modernes du nouveau Godzilla Universe initié par Gareth Edwards ; je dois bien reconnaître que je partage le même point de vue qu’Emmerich et c’est pourquoi je m’en ferai l’avocat. Déjà parce que Godzilla n’est pas seulement naît de la volonté de comparer l’occupation ricaine sur le territoire nippon à un gros dragon crachant des flammes de l’enfer nucléaire (les bombes d’Hiroshima et de Nagazaki étaient encore en mémoire) mais également de l’influence de la version américaine popularisé par les effets en stop-motion de Ray Harryhausen. Ceux qui espéraient pouvoir s’indigner et s’offusquer en balançant du whitewashing à tout bout de champ pourront déjà corriger leurs copies, d’autant que cette version choisi de s’en écarter totalement et c’est sûrement l’une de ses meilleures qualités. L’approche se veut donc plus cartésienne même s’il faut composer avec un fauve de 229 pieds peut-être moins grand qu’à l’accoutumée mais certainement plus véloce et donc plus dure à contenir pour l’armée, d’ailleurs tout y passera : tanks de combat, avions et bombe en tout genre même nucléaire s’il le faut quitte à réduire l’Amérique entière à néant.


L’autre point fort du métrage réside dans ces effets spéciaux puisque dès qu’il s’agit de scènes de destructions, ceux-ci sont réalisés à l’ancienne sur des plateaux, ce qui confère une immersion d’autant plus impressionnante au sein du chaos. Là où le bat blesse, c’est au niveau de la vedette : Godzilla, puisque les animateurs ont eu moins d’un an pour livrer le résultat, à tel point qu’ils se relayer jour et nuit pour que les ordinateurs puissent tourner 24heures sur 24. Si le film a donc mal vieillit, c’est en partie à cause des délais impartis par la production pour tenir la date de sortie. Sinon à part ça, on ne s’étonnera pas de retrouver des bébés Godzilla dans une longue séquence plagiat des cuisines de Jurassic Park étirer jusqu’à plus faim. Allez pomper le voisin c’est bien le truc de ce cher Roland qui ne lésine jamais sur la quantité surtout quant il s’agit d’amplifier une idée dans la démesure absolu, puisque ce n’est pas 2 ou 3 œufs mais bien des centaines et même des milliers de Raptors qui vont naître dans les sous-sol de la ville pour dévorer Jean Reno et toute la clique. Comme ci il avait toujours besoin de prouver qu’il était meilleur que les autres au point d’employer les grands moyens durant la campagne marketing où l’on voyait le pied du monstre écrasé le squelette du T-Rex du Museum d’Histoire Naturelle. Better, Bigger, Stronger and Idiot than ever. Pour autant, la partie de cache-cache constitue l’une des meilleures séquences du film même si on aura du mal à ressentir de l’émotion face au massacre de cette espèce en voie de disparition. On a évidemment le droit de ne pas être d’accord, d’autant que l’apparence de la créature est effectivement une trahison au regard de son évolution mais en dépit de ces polémiques et des avis versatiles visant à discréditer le réalisateur, c’est quand même bien lui qui aura contribuer à populariser cette légende du cinéma auprès du grand public occidentale dans un blockbuster qui s’en sort tout de même avec les honneurs du moins si on considère un razzie award comme une distinction. L’erreur peut-être humaine, mais pas sûrement pas Godzilla.

Le-Roy-du-Bis
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le 11 juil. 2023

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