Avez-vous déjà vu... ? Des M.U.T.O !
Alors que la bataille fait rage sur les tapis rouges du festival de Cannes, les monstres, eux, s'entretuent au Japon et aux États-Unis…
D'un côté : Godzilla, monstre amphibien radioactif de 108 mètres de haut, directement adapté, selon Gareth Edwards (à qui l'on doit le très intimiste mais intéressant Monsters sorti en 2010) de tous les précédents longs métrages sur la bête depuis 1954, soit 28 films. Selon le réalisateur, il a la posture d'un ours, le corps d'un dragon du Komodo et la tête d'un ours, d'un chien et d'un aigle.
De l'autre côté : deux M.U.T.O (comprenez Massive Unidentified Terrestrial Organism) inspirés de l'Alien, le 8ème passager et des robots de Starship Troopers d'environ 90 mètres de haut et capables de créer des surtensions électriques.
Entre eux, la famille Brondy tente de sauver le monde.
Au niveau du casting, aucun novice puisque Bryan Cranston (Breaking Bad, Malcolm pour les séries ou des seconds rôles dans Argo et Drive) campe le personnage de Joe Brondy, un scientifique paumé après le décès de sa femme (jouée par Juliette Binoche) persuadé que les drames survenus 15 ans plus tôt ne sont pas l’œuvre d'une cause naturelle. Son fils, Ford Brondy, interprété par Aaron Taylor-Johnson (Kick Ass, Savage), prend son père pour un fou dans un premier temps avant de sauver le monde par la suite et enfin Daisuke Serizawa, joué par Ken Watanabe (Mémoires d'une Geisha, Lettre d'Iwo Jima), autre scientifique juste là pour énoncer l'action, n'apporte rien à l'intrigue et parle tous le temps dans le flou. Il n'y a pas de grands rôles majeurs dans Godzilla : ces personnages servent à apporter un peu d'humanité autour des monstres et permettent de placer un scénario quelque peu inexistant.
Ici, Godzilla est le grand gentil du film, comme le répète souvent le professeur Sérisawa. Godzy est le protecteur de Mère Nature capable de restaurer l'équilibre face aux M.U.T.O incarnant la fureur de la dite-nature. Cela peut paraître surprenant sachant que Godzilla a été créer à cause de radiations dus à des essais nucléaires dans l'Océan Pacifique.
Pour donner un peu plus de profondeur aux rôles humains, Ford Brondy, militaire de profession, est chargé de faire exploser une bombe atomique à Los Angeles, lieu de villégiature des M.U.T.O, intronisé par une superbe scène apocalyptique d'un saut en parachute disponible dans la bande annonce. Au final, cette histoire de bombe est un véritable pétard mouillé puisqu'elle aurait très bien pu disparaître du récit.
Les réactions des figurants sont aussi très curieuses. En effet, tout le monde semble surpris de voir ces monstres détruire des villes alors que plusieurs fois dans le film on peut voir les médias couvrir l'information. De plus, les militaires cherchent sans arrêt à les localiser alors que ceux-ci sont gigantesques. Cela nous gratifie de quelques scènes comiques comme le professeur Serisawa qui regarde aux jumelles Godzilla lui foncer dessus alors qu'il est à 50 mètres ou alors ce M.U.T.O qui détruit une montagne et court vers Las Vegas sans que personnes s'en aperçoivent.
''Deluxe Godzilla'', comme l'appelle les Japonais du fait de sa grosseur, est plutôt à mettre dans la catégorie des films catastrophes puisque à de nombreuses reprises, le film nous gratifie des événements tragiques de ces dernières années (à savoir le 11 septembre, le Tsunami et Fukushima).
En plus d'incohérences scénaristiques, c'est avec regret qu'on constate que les M.U.T.O apparaissent beaucoup plus à l'écran que Godzilla lui-même contrairement à ce que la bande annonce veut nous laisser croire. Au final, le film aurait très bien pu s’appeler M.U.T.O vs Godzilla.