C'est dur à dire, mais l'inconscient cinéphile limite le genre péplum à deux territoires : l'Italie et les USA. Du coup, voir un péplum narrant la fin de vie du Christ jusqu'à la cruxifiction et la résurrection, en français, dans les années 30, avec Gabin en Ponce Pilate ou Harry Baur en Hérode, et des actrices qui semblent sortir de chez Pagnol et qui rejouent la Passion du Christ avec le petit accent chantant typique des actrices de cette époque, ça fait forcément bizarre, et on a beaucoup de mal à y croire. Mais, il faut quand même reconnaitre que Duvivier se donne du mal, que sa reconstitution est assez exemplaire, extrêmement ambitieuse, dans ses décors (tout fut tourné dans les studios de Boulogne Billancourt et on a du mal à y croire), et dans le nombre impressionnant de figurants, et dans le choix extrêmement perspicace de Robert le Vigan, absolument parfait - lui - pour interpréter Jésus Christ.