Happiness Therapy par AntoineLegrand

Deux ans après son surprenant come-back (The Fighter) David O Russel prend tout le monde à contre pied avec Silver Linning Playbook.Voir le réalisateur Des Rois du désert s’atteler à une comédie romantique avait tout l’air de la fausse note.

Seulement , avec ses personnages brisés et associables , on se rend vite compte qu’O Russel boxe toujours bel et bien dans la même catégorie. Sauf qu’en lieu et place des empoignades de Mark Waldberg sur les rings , Hapiness Therapy aborde les combats intérieurs de deux fortes têtes interprétées par Bradley Cooper et Jennifer Lawrence.

Comment se reconstruire après un drame pour l’une , comment contrôler ses démons pour l’autre. O Russel excelle lorsqu'il s’agit d’illustrer le combats de ses personnages contre eux-mêmes et contre leur entourage , parfois tout aussi déglingués qu’eux (Robert De Niro parfait en parieur souffrant de TOC).Sa caméra sait capter la tension qui émerge de ces nombreuses scènes d’engueulades et de pétages de câbles , les dialogues rythmés du film et l’interprétation poignante des acteurs , aidant à créer une véritable dynamique.

Hélas , O Russel parait nettement moins habile lors de scènes plus intimistes , plus chargées en émotions et en nuances. La faute peut être également à un scénario qui a la fâcheuse tendance de tirer sur la corde de la comédie et d’enchainer les passages obligés du genre. Jamais le film ne parvient à nous émouvoir sur les épreuves traversées par ces personnages , ce qui est un comble lorsque l’on a à sa disposition un tel couple d’acteurs. Ce sont d’ailleurs ces derniers , aidés par des seconds rôles efficaces (Weaver et De Niro) qui portent véritablement le film à bout de bras.