Avant de repartir vers la science fiction et de se consacrer à son arlésienne Robocalypse , Steven Spielberg continue son marathon entamé en 2009 avec Tintin , en nous livrant un autre projet prévu de longue date Lincoln. Il lui aura fallut près de 20 ans , essuyer de nombreux revers et déceptions pour arriver à présenter ce film évènement.
Le premier obstacle , et pas des moindres , concernait le scénario. Comment parvenir à dresser le portait d’un monstre sacré comme Lincoln , en 2h30 , sans passer sous silence des pages entières de son histoire ? La réponse lui fut apportée par Doris Kearns Goodwin en 2005 avec son roman Team of Rivals: The Political Genius of Abraham Lincoln , qui retrace le mois crucial ou le président des Etats Unis tenta de faire passer le fameux 13e Amendement. C’est donc sous ce prisme que Spielberg à décidé de dresser le portait de Lincoln.
Cependant , à peine cet obstacle franchi , un autre fait surface : qui pour donner vie au 16e président des USA ? Pour Spielberg la réponse est claire. Son choix de toujours est Daniel Day Lewis. Mais le sort s’acharne , Lewis refusant le rôle année après année. Et puis un jour , c’est la libération pour Spielberg.Lincoln est bel et bien lancé.
La question pour nous spectateurs en entrant dans la salle fut donc de savoir si son entêtement allait porter ses fruits. Le moins que l’on puisse dire , c’est que le pari est réussi. Dès les premières images , on sait qu’il ne sera aucunement question de remettre en cause les choix ou la personnalité du président. Ici , Spielberg abandonne sa couronne de roi de l’Entertainment pour enfiler la casquette de notre professeur d’histoire préféré. Pas de clinquant , pas de reconstitutions des combats hors du commun , mais une sobriété et une minutie tout simplement impressionnantes. La lumières , la musique , le jeu d’acteur : tout concorde à déifier ce personnage clé de l’histoire américaine.
Et c’est ce dernier point qui sort véritablement du lot. Les mots nous manquent pour qualifier la performance de Daniel Day Lewis. Inutile de tergiverser , de chercher des mots qui n’arriverons aucunement à décrire la baffe infligée par l’acteur Irlandais. Il EST Abraham Lincoln , et surpasse haut la main toutes les interprétations précédentes.
On pourra certes reprocher au film une déification peut être trop poussée du mythe Lincoln et un manque total de remise en question sur les évènements présentés mais la n’est pas l’objectif de Spielberg. Lincoln est un film historique de 2h30 passionnant , transcendé , malgré ses limites intrinsèques , par une précision et une interprétation hors du commun.
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