Je ne l'ai trouvé qu'en VOST anglais, donc j'ai du prendre mon courage à deux mains parce que 1:30 à entendre de l'allemand, c'est dur, ca demande beaucoup de concentration.
Au début, on se laisse facilement embarquer par le scénario et le charme des images anciennes, mais ca s'essouffle assez vite ; si la première demi-heure du film possède ses qualités - le contexte de l'Allemagne austère des années 30 est bien déroulé, notamment par le parallèle récurrent qui est fait grâce aux différentes coupures de plans entre ce qui est imposé aux jeunes filles (ordre et discipline) et ce qu'elles souhaitent réellement (elles restes des jeunes de leur âge, naïves, fleur bleues, espiègles avec un monde a découvrir, monde que les adultes leur restreint sous dix mille prétextes) - la seconde partie n'en reste pas moins superflue.
La différence d'âge et de rapport de pouvoir dans les relations queer est une thématique qui semble revenir souvent, en particulier dans le cinéma ancien, et ca ne me plaît pas vraiment. Mais quand c'est utilisé a bon escient, ca peut montrer les différentes formes que l'oppression peut prendre (ce qui est moyennement le cas ici).
Dans le film, on peut observer que Manuela voue une admiration quasiment fanatique envers Fräulen von Bernburg, mais on ne comprends pas vraiment ce qui les rapproche, mise à part le statut d'orpheline de la plus jeune ; elle a donc développé très rapidement une obsession pour la seule personne qui lui portait de l'intérêt dans ce lieu puant l'austérité : Madame Bernburg. Elle fait rapidement la différence par rapport aux autres responsables, puisqu'elle ne néglige pas les adolescentes.
Mais l'adulte, avec son ascendance inhérente à son âge, peut décider de faire joujou quand il veut avec les émotions des pensionnaires (qui ont manifestement des problèmes de dépendance affective à régler). Bernburg fait clairement preuve de manipulation et sait très bien que ce sont des enfants qu'elle "séduit" puisqu'elle le dit elle même. Ce sont finalement plus des "circonstances" qui les amènent à avoir ces comportements plus que le résultat d'une réelle affection.
Psychologiquement, il y a des éléments intéressants à analyser, mais je me demande quand même si tout ca ne serait pas un peu teinté de freudisme. A replacer dans son contexte, le film devait être inédit à l'époque, c'est sûr. On peut rajouter que le jeu des actrices est bon et que l'affiche du film est très jolie (on dirait du Tamara de Lempicka, mais je n'ai pas trouvé le nom de l'artiste dessus. Dommage). Je ne regrette pas de l'avoir vu, mais c'est mitigé. 5/10