John Wick, le premier tueur à gage mannequin chez Celio le jour et chez Hugo Boss la nuit, est de retour. Pourquoi? D'abord parce qu'il n'en a pas encore fini avec cette histoire de chien et de voiture (je vous avoue que je me rappelais plus très bien les tenants et les aboutissants de cette histoire parce que je ne garde aucun souvenir du 1er film). Bon, il est pas si venère que ça puisque après avoir buté tous les sbires, il finit par prendre un verre avec le chef (Peter Stormare, toujours présent pour jouer les gangster à peu de frais) Ensuite parce qu'un concurrent italien (Santino d'Antonio... la prochaine fois appelez le Giovani Margarita, ce sera moins cliché) lui a cramé sa baraque. Putain, on peut même plus se la couler douce tranquille, merde!!! Il avait pourtant dit qu'il en avait marre ce bon vieux Jonathan.


Oui mais voilà, son camarade bouffeur de pizza vient lui rendre visite pour lui parler d'une obscur histoire de médaillon et de contrat. J'avais pas tout capté au départ. Parce que les scénaristes ont des idées plus ou moins sympas (mais toujours à la limite du ridicule... qu'ils franchissent parfois) mais qu'ils ne savent pas trop quoi en faire parce que ça leur est venu en écrivant le script. La plupart du temps ils les garde parce qu'ils se disent que ça a l'air cool mais ils oublient le truc en cours de route. Par exemple, l'hôtel Continental et ses succursales à travers le monde; Les règles (à géométrie variable) qui régissent la profession; les boutiques pour s'approvisionner en armes et en gadgets (et en tenues aussi, parce que c'est important d'être classe quand vous butez quelqu'un)... Il y a tout un univers qui n'attend que d'être développé. Mais non, John Wick n'a pas d'autres ambitions que d'être un defouloir sans identité.

Bref, visiblement (si j'ai bien compris), John Wick doit rendre la pareille à son pote qui lui a rendu service dans le passé (parce qu'un tueur à gage à bien entendu besoin parfois que quelqu'un fasse le boulot à sa place alors que c'est précisément sa fonction). Et Johnny au départ, il lui dit "non, j'ai plus envie, j'ai la migraine ce soir, je suis en ménopause, je fais plus ce genre de chose". Mais le rital, il le prend pas super bien. Tellement qu'il balance une roquette sur la baraque de John. Mais le but c'était pas de le tuer, tu vois, c'était juste de marquer son mécontentement (bon, de façon un peu violente, j'admets). Et ça marche. Notre personnage principal va voir son boss (un type planqué derrière un bureau dont on se demande par quel miracle il a autant d'autorité sur une armée de tueur) et il va se plaindre. Mais le mec lui dit "ouais, c'est un peu extrême mais tu connais Mario le pizzaiolo, il est comme ça. Et puis il y a des règles : tu dois honorer ta dette... sinon ça lui donne le droit d'exploser ta baraque (ouè, ils sont comme ça, ils doivent avoir du sang Corse)". Alors bon gré mal gré, John retourne voir son pote bouffeur de spaghetti et lui demande ce qu'il veut. Et ce dernier lui explique qu'il veut buter sa soeur pour prendre sa place au siège de la mafia italienne. Parce qu'il a beau être Italien Aldo le Mafioso, il a quand même une petite bite (encore un coup du wokisme).


John accepte, passe faire du shopping et se rend en Italie. C'est joli l'Italie, y'a pas à dire, les néons, les lumières, les monuments... c'est classe. Il y a des concerts qui passent super bien à l'écran. On pourra leur reprocher leur scénario con comme la lune mais en terme de mise en scène et d'esthétique, au moins ça se tient pas trop mal, ils ont fait des efforts.

Donc notre Johnny se faufile comme une ombre, observe sa proie dans l'ombre et débarque dans ses quartiers privés avant d'apparaître derrière elle. Parce que, oui, c'est une particularité propre à la profession : on ne fait pas de coup en douce, on assume ses basses œuvres, on explique bien pourquoi on est venu et qui nous a envoyé, on a un sens de l'honneur chez les tueurs à gages (enfin, un sens de l'honneur fluctuant, on va le voir après). Mais John n'a même pas besoin de bouger le petit doigt, l'Italienne a plus de couilles que son frère et préfère se faire hara-kiri (comme on dit dans le sud de l'Italie). Mais attention, en Italie, on le sens de la dramaturgie : elle se tranche les veines dans sa piscine et on meure dans une mare rouge écarlate, Mario Bava style, so gothic (on serait dans les 60's, elle serait morte dans sa baignoire après avoir pris des barbituriques avec de l'alcool).


John se dit qu'au moins, il n'a pas eu à se salir les mains et son joli costume Armani et décide de repartir... par la sortie principale, à la vue de tous, alors qu'il avait tout fait pour ne pas se faire remarquer à l'aller (non, parce que, autant il peut être très doué parfois, autant d'autres fois on se demande si il réfléchit deux minutes ce con). Et évidemment, en repartant, il croise un mec dont les parents ont trop regardé Les Chevaliers du Zodiaques avant sa naissance et l'ont appelé Cassian (j'apprends maintenant que le vrai nom de l'acteur c'est Common, ce qui est encore plus naze). Bon, il a plutôt un look de danseur de zouk ou de salsa (c'est la même chose, des danses qui ne sont ni plus ni moins que des prétextes pour pécho de la donzelle : qui a vraiment envie de trémousser son cul dans une salle sombre et surchauffé à 22h le vendredi soir au Cubana Café, 47 rue Vavin, dans le 6e arrondissement? Je vous attend), juste un peu mieux sapés (des fashions victimes je vous dit). Comme les deux se connaissent (c'est comme un village dans le Pas de Calais, tout le monde à déjà couché ensemble), Cassian n'est pas dupe et se doute bien que John n'est pas venu pour jouer aux petits chevaux. Alors, en bons cow boys modernes, ils s'observent à distance pendant plusieurs secondes avant de se sauter à la gorge en public. Sauf qu'il n'est pas tout seul et que tout le service de sécurité se joint à eux, dont une tueuse muette (parce que c'est inclusif : Marvel n'a rien inventé, prends ça dans ta gueule Écho). Donc comme d'hab, John se tabasse dans les rues de Rome, il se fait rentrer dedans avec une voiture mais il se relève direct, même pas mal, c'est qu'il en a vu d'autres le lascar. Donc on a droit à de la stomb et du gunfight un peu longuet au bout d'un moment, jusqu'à ce que les deux mâles virils traversent la fenêtre d'un hôtel qui se trouve être la filiale Italienne du Continental (oui, parce que c'est une franchise en fait, genre le Hilton... enfin je suis pas trop calé moi en hôtel, je suis pauvre et je connais que les Formule 1 et je peux vous dire que ça ressemble pas à ce qu'on voit dans le film) et vous connaissez tous la règle : on ne se bat pas dans l'hôtel. Alors John et Cassian en profitent pour aller boire un coup, en bons gentlemen : c'est pas parce qu'on vient d'essayer de s'entretuer qu'on ne peut pas tailler le bout de gras au bar, on est pas des bêtes. Finalement, ils se quittent bons amis, en se promettant de continuer leur baston une autre fois. Tout cette séquence s'achève par un coup de fil de Gino le micro pénis qui annonce à John qu'il a lancé un contrat sur sa tête pour faire croire qu'il veut venger sa soeur (quand je vous disais que l'honneur des tueurs à gage est à géométrie variable). Par contre, il est un peu radin l'italien : 7 millions d'euros, c'est pas beaucoup de nos jours, on gagne plus en jouant à l'Euromillions (et ça demande moins d'efforts). Mais ça suffit pour que la moitié des serials killers du monde se lancent aux trousses de John Wick (dont la réputation ne sert à rien). Ensuite c'est un peu confus parce que John se voit proposer une sortie secrète par le dirigeant de l'hôtel, sortie qui le mène donc directement aux USA (peut être le fameux "tunnel sous Océan Boulevard" que chante Lana Del Rey et qui mène direct à Rome donc mais je suis pas super calé en géo...) où il se fight à nouveau avec tout ce qui croise son chemin, offrant parfois quelques scènes de meurtre sympa (le crayon dans l'oreille, ça fait toujours son petit effet, et pas que chez les ORL).


Bon, quand même, au bout d'un moment, il est sur les rotules, John. Et il demande son aide à un clochard qui fait partie d'un mystérieux réseau de SDF de la mort, guidés par le roi des clochards qui n'est autre que Morpheus (en fait, ils sont peut être encore dans la Matrice). Pourquoi le type ne le tue pas alors qu'il bute les deux poursuivants de John? Ne me posez pas trop de questions, j'en sais pas plus que vous.

Alors on ne sait pas trop qui est ce personnage et quelle est sa fonction, on sait juste qu'il élève des pigeons (et des clodos donc) et que John a tenté de l'assassiner il y a longtemps mais qu'il ne lui en tient pas rigueur. Ah il a aussi un joli peignoir en soie bleu qui contraste beaucoup avec son manteau dégueulasse (en fait, c'est juste pour se donner un style). Mais sinon, on en saura pas plus et de toute façon, les scénaristes s'en foutent, il est juste là au même titre que les autres : donner un semblant d'épaisseur au scénario et faire allonger l'intrigue. Donc John demande de l'aide à son pote SDF qui lui file un flingue avec 7 balles (parce que le contrat sur sa tête est de 7 millions) et l'emmène direct vers l'objet de sa colère... soit le Toto Cotugno mafieux qui a oublié sa dignité dans sa pizzéria (oui, je commence à être à cours de référence à l'Italie, je fais ce que je peux). Et c'est ici que commence le combat final, dans un musée (?) : John démonte tout le monde avec une seule arme et se retrouve à traquer Gigi L'amoroso dans une gallerie de miroir. Alors, c'est très classe en terme de mise en scène mais comme d'hab, au bout d'un moment, les gunfight c'est un peu saoulant. Il finit par se retrouver en face à face avec la tueuse muette de Rome (qui a de faux air de Emma Watson mais sans voix donc) qui ne fait pas le poids et tient deux minutes (comme moi au lit en somme).


Pendant ce temps, notre Leonardo DiCaprio de la gâchette s'est réfugié à l'hôtel Continental pour venir pleurer vers le Big Boss (qui l'avait prévenu que c'était une mauvaise idée et que John le prendrait mal qu'il essaie de l'enculer sans son consentement) : à ce niveau ce n'est plus une petite quéquette, c'est de la castration chimique, on lui a retiré les couilles et on a même oublié de lui poser un vagin à la place. Quand John débarque, le gars est en train de dîner et en gros, il lui dit que maintenant il va rester enfermé ici pour sauver son cul (ce qui est aussi l'endroit où il a rangé son sens de l'honneur). Qu'à cela ne tienne, John, antisocial, perd son sang froid et abat froidement l'amateur de gnocchis, en violation de toutes les règles du Continental.

Et donc le Big Boss, qui aime John comme un fils mais qui ne peut pas faire d'exception, lui annonce qu'il révoque son accès au club et que le haut conseil a doublé la prime posée par Santino. Dans le troisième film, ce sera donc John contre le monde (c'était pas sa guerre) et il devra se débrouiller seul. Mission impossible? Pfff, vous connaissez pas John. Sachant qu'il y a eu un 4e film, on peut aisément deviner comment ça se termine. Et puis bon, c'est pas comme si jusque là on avait vraiment opposé des adversaires sérieux à notre tueur retraité.


John Wick 2 c'est en gros, une louche de Kill Bill (mais sans la qualité d'écriture de Tarantino et sans le fun) et une cuillère à soupe de James Bond, le tout coupé au soda (bien américain le soda, c'est important). Celui ci est quand même meilleur que le premier, il y a des idées sympas, un travail sur l'esthétique, la mise en scene est plutôt propre, que ce soit les gunfights, les poursuites en voiture ou les stombs, tout est assez lisible. Mais globalement, ça reste assez fainéant alors qu'il y a des tas de trucs qui pourraient être exploités mieux que ça et qui pourrait permettre de développer un univers intéressant.


DocteurBenway
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le 16 févr. 2024

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