Western féministe

Vigo Mortensen s’offre un rôle de cow-boy déconstruit dans un western féministe à gros sabots avec la magnifique Vicky Krieps.
Tentative lourdaude de western réalisé et interprété par le sympathique Viggo Mortensen, le film ne nous veut aucun mal, mais n’est vraiment pas à la hauteur de nos espérances.
L’acteur, pas plus à l’abri du narcissisme qu’un autre, s’offre un rôle qu’on sent motivé par l’envie d’être à son avantage, celui d’un cow-boy pas comme les autres, lettré, francophile, épris d’une femme émancipée, âme noble parmi les pourritures qui règnent sur l’Ouest corrompu des Etats-Unis. Viggo Mortensen, très mâle après tout, est un immigré danois n’a jamais passé le balai dans sa cabane du Nevada avant d’y installer sa compagne (Vicky Krieps). Celle-ci sera bientôt laissée seule au foyer malgré l’amour au firmament, voyant son homme s’enrôler auprès des nordistes de la guerre de Sécession, histoire de parfaire le cliché de l'homme impliqué dans le destin de un pays qui n'est pas le sien.
Subvenant seule à ses besoins, elle devra tenir tête à la brutalité d’un fils de notable hors de contrôle, qui soumet toute la ville du coin à sa terreur.
Cette épouse aura vraiment la vie dure tout au long du film et mourra comme une Sainte. Notre héros quant à lui "adoptera" ce fils qui n'est pas le sien pour parfaire son image de mâle déconstruit dans l'abnégation la plus totale.
Malgré un certain charme qui distille au travers de certaines scènes du film,,on aurait aimé un peu plus de subtilité dans ce western romantique qui finit par tomber à plat, comme ce "bout du monde" en guise d'épilogue.