She Shoots Straight est ce qui se rapproche le mieux de ce que devrait être le Girls With Guns. On y découvre des femmes fortes qui ont du répondant. Arme au poing, elles visent juste. Dans la tatane, elles ont des dextérités physiques indéniables. Mais au lieu d’être de simple clone masculin au féminin, il se dégage ici une dimension dramaturgique. Dimension qui révèle leur part féminine et donc humaine. Dans les productions GwG, nous avons souvent le sentiment d’être face à des individus déshumanisés. Ici, Corey Yuen nous livre un visage rarement porté à l’écran. Ces femmes aussi fortes qu’elles soient pour rivaliser avec la gente masculine ont des émotions. Et le fait qu’elles soient plus humaines offre un rapprochement des sentiments avec le public qui est capable alors de se projeter.


Sans ça, dans l’ensemble She Shoots Straight table sur des pointes humoristiques vite rattrapées par un ton sérieux qui s’impose. Et c’est peu dire. Le drame qui se joue est dynamité par un gang dont le personnage campé par l’acteur Yuen Wah est à la tête. Il vient de s’évader de prison et ne tarde pas, avec ses acolytes à faire couler le sang. La séquence qui le voit passer par une fenêtre et nettoyer une ruelle avec son fusil d’assaut fait froid dans le dos. Dans le royaume de la dégueulasserie sans borne, nous avons ici un client sérieux pour le trône. Une folie nihiliste qui trouvera un point d’orgue lors d’une scène de vengeance, celle de la forêt, infestée de pièges. Un Piège qui se referme sur nos policiers qui n’en sortiront pas indemne. Scène qui rappelle étrangement un jeu de plateforme meurtrier. Glaçant. Et que dire de l’acte infâme lors de l’enterrement ?


A partir de là, She Shoots Straight déroule. Scénario simple mais efficace. Néanmoins, Corey Yuen est un peu léger à la réalisation. Mais il sait répondre présent dans les scènes d’actions saisissantes. Fusillades, combats, cascades, poursuites et j’en passe participent à un polar spectaculaire, ponctué par une très bonne séquence finale (machettes, entrée en scène de Sammo Hung Kam-Bo, duels, chutes,…).


(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2013/08/16/justice-sans-sommation-corey-yuen-avis/)

IllitchD
6
Écrit par

Créée

le 10 sept. 2013

Critique lue 528 fois

7 j'aime

IllitchD

Écrit par

Critique lue 528 fois

7

D'autres avis sur Justice sans sommation

Justice sans sommation
IllitchD
6

Critique de Justice sans sommation par IllitchD

She Shoots Straight est ce qui se rapproche le mieux de ce que devrait être le Girls With Guns. On y découvre des femmes fortes qui ont du répondant. Arme au poing, elles visent juste. Dans la...

le 10 sept. 2013

7 j'aime

Justice sans sommation
Boubakar
7

Girls with guns.

Après la mort de son mari, avec qui elle venait juste de se marier, une femme qui travaille dans la police de Hong Kong va vouloir le venger en compagnie de sa belle-mère et ses sœurs, toutes...

le 16 mars 2022

3 j'aime

Justice sans sommation
Pascoul_Relléguic
8

Critique de Justice sans sommation par Pascoul Relléguic

Voici le genre de série B qui rend indiscutable le statut de meilleur cinéma d'action attribué au Hong-Kong des 80/90's. Un rythme mené tambour battant, des acteurs à fond, des séquences de ouf...

le 9 févr. 2021

2 j'aime

Du même critique

L'Enfer des armes
IllitchD
8

Director’s cut

Disparu. L’Enfer des armes de Tsui Hark est une œuvre mythique à elle toute seule. Troisième et dernier film de Tsui Hark de sa période dite « en colère », l’original est interdit par le comité de...

le 31 janv. 2013

31 j'aime

2

A Bittersweet Life
IllitchD
5

Critique de A Bittersweet Life par IllitchD

Kim Jee-woon réalise une pépite de style. La réalisation a du style comme son personnage principal (Lee Byung-hun). Tout y est stylé, les plans, les costumes taillés, la belle gueule du héro...

le 28 mai 2013

31 j'aime

The Murderer
IllitchD
6

Critique de The Murderer par IllitchD

The Murderer commence dans le Yanji, ce début de film est d’un aspect quasi documentaire, Na Hong-jin nous montre une région aux immeubles vétustes et sinistres. Il y a une misère palpable qui...

le 11 févr. 2013

30 j'aime

2