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A première vue, ‘The Man Who Shot Liberty Valance’ a tout d’un western. Et pourtant, la narration s’écarte du genre, puisque le récit nous est conté par son personnage principal, et du coup, l’issue des aventures est connue d’avance.

Mais c’est par son intrigue que le film coupe court avec les classiques du western. Pas de longues chevauchés dans les étendues de l’Ouest, pas fusillades entre bandits et défenseurs de la justice, pas de duel final à la tension écrasante. ‘The Man Who Shot Liberty Valance’ est en réalité un drame extrêmement puissant. Le film suit la progression de Ransom Stoddard, un jeune avocat bien éduqué qui sera confronté à la dureté de l’Ouest. Le film brasse alors plusieurs thèmes : la justice, la presse, l’éducation.

Mais la véritable réussite de l’œuvre, c’est un triangle amoureux de génie. L’opposition entre James Stewart et John Wayne est autant physique que culturelle. Et la résolution de ce triangle amoureux est formidablement douloureuse. Si le personnage de Tom Doniphon n’est pas toujours sympathique, l’aura autour de John Wayne saura faire partager son effondrement psychologique au spectateur. Et le film suggère avec brio les sentiments contradictoires qui animent Ransom au cours du récit. En fait, le seul regret qu’on puisse faire concerne l’aveu de Tom à Ransom : non seulement le spectateur se doute déjà de la réalité, mais l’intrigue gagnerait à être plus évasive sur l’identité du tueur.

En ce qui concerne le jeu des acteurs, John Wayne est parfait, James Stewart en fait parfois un peu trop, mais Vera Miles (dans le rôle d’Hallie) est excellente. En revanche, les personnages secondaires sont caricaturaux et même si M. Peabody est très sympathique, le sheriff ou les bandits ne sont guère intéressants. La réalisation est classique et satisfaisante, malgré quelques raccordements de plans légèrement grossiers. Par ailleurs, la rapidité avec laquelle Ransom se remet de ses blessures après le hold-up de la calèche remet un peu en cause la gravité de la situation. Mais il ne s’agit là que de détails, qu’une bande-originale de qualité fera oublier.

Un drame amoureux percutant sur fond de western.
Kroakkroqgar
8
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le 1 déc. 2013

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Kroakkroqgar

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