Une jeune femme vient faire un stage sur l'ergonomie dans une entreprise de textile dans le Sud-Ouest de la France. Sauf qu'il s'agit de la fille du directeur, qui travaille sous un nom d'emprunt. Entre elle et le chef d'atelier va se nouer une liaison, à l'aune d'une crise qui va toucher la société.
La fille du patron est le premier film réalisé par Olivier Loustau, un second rôle qu'on a souvent vu chez Abdellatif Kechiche, et l'anecdote a du sens car le style ressemble beaucoup au réalisateur franco-tunisien, à savoir naturaliste et au plus près des gens, jusqu'à filmer les corps dans le plus simple appareil. Il filme aussi très bien les gens au travail, en l'occurrence les gens dans cette usine de textile menacée par la concurrence des pays étrangers : on sent que Loustau est quelqu'un qui sait de quoi il parle, à en juger aussi par son amour du rugby, et si la forme romanesque ne tient pas toujours, il faut avouer que ça marche assez bien. Notamment la prise du risque qui est de proposer une fin ouverte, alors que les conflits ne sont pas terminés, mais à ce moment-là, peu importe ce qui se passe, c'est sa relation avec cette jeune femme, très bien jouée par Christa Théret, qui compte.
Vu le bide en salles, je m'attendrais à une daube, et au final, j'en suis agréablement surpris, car c'est aussi un documentaire sur un monde qui disparait, et un bel hommage au père de Lousteau, également ouvrier.