Le Bossu de Notre-Dame
6.6
Le Bossu de Notre-Dame

Long-métrage d'animation de Gary Trousdale et Kirk Wise (1996)

Le Bossu de Notre Dame est un film que j’avais vu il y a très longtemps… Trop longtemps 17 ans pour être précis. Il été donc temps de faire une séance de re-visionnage pour juger à nouveau le film des studios Disney. Un agréable re-visionnage au final.


La première chose qui frappe, c’est que les studios ont mit les moyen dans ce long métrage. Très coloré, grande animation, musique avec chœurs, effet de lumière etc.… Que ce soit techniquement ou au niveau de la mise en scène le film à tout d’une production ambitieuse. Est-ce que le scénario et les personnages suivent ?


Mettons les choses au clair, je ne juge pas un Disney par rapport à l’œuvre qu’il adapte et le respect de cette dernière, car si je faisais ça, tout le film de la compagnie serait techniquement à jeter.
Certes le film de Disney s’éloigne de l’œuvre de Hugo, pour autant le résultat est très loin d’être honteux et inintéressant.
Le Bossu de Notre Dame est une œuvre assez mature au final, s’il est assez coloré, il regorge d’élément plutôt adulte voir dur. Outre des scènes directes comme la mort de la mère de Quasimodo ou l’humiliation de ce dernier en place publique, les thèmes aborder comme le désir, la religion et le pouvoir avec tout leur mauvais coté qui sont distillé tout le long du film.
De ce fait, le film baigne dans une ambiance plutôt pesante et sérieuse, malgré ses couleurs chatoyantes.


Les héros sont bien construits et deviennent très vite attachant. A commencer évidement par Quasimodo, parfait exemple de l’homme qui n’est monstrueux qu’en apparence. Un thème classique mais qui fonctionne bien en l’occurrence, tant quasimodo respire la bonté par ses geste et ses réflexion.
Esmeralda est loin des habituelles héroïnes de Disney, outre le fait que son physique soit bien mit en avant (au point d’avoir choqué certain à l’époque), elle n’hésite pas à entrer en pleine bagarre, voir à les provoquer pour aider quelqu’un, quitte à se mettre en danger.
Phoebus est bien construit également. Certes il à le rôle du prince charmant, mais en il en fait clairement plus que la plupart des princes de Disney. Lui aussi n’hésite pas à aider d’autre personne, quitte à se mettre en danger.


Ces personnages amène un autre thème du film, celui de la personne qui cherche sa place dans le monde. C’est un thème récurent chez Disney depuis Pinochio, on le retrouve dans énormément de classique des plus anciens (Dumbo) au plus récent (Tarzan, La planète au trésor, les mondes de Ralph). Dans le bossu de Notre Dame c’est un nouveau stade car tout les héros semblent chercher leur place. Quasimodo complexé par son physique, Esmeralda qui prie pour ses frères bohémiens, Phoebus qui doute de son rôle de capitaine. Jamais ce thème n’aura touché autant de personnages dans un seul film Disney.


Si les héros sont bien posés, ils ne sont cependant rien comparés au méchant du film, le juge Frollo. C’est lui le véritable monstre de l’histoire. Pour commencer, il est imbu de sa personne, tout le monde est inférieur à ses yeux, il va même jusqu'à sans cesse rabaisser Quasimodo qu’il est censé protéger. Il est également cruel (il laisse Quasimodo se faire humilier), violent (il n’hésite pas à bruler Paris pour arriver à ses fins), sadique (la séquence dans la salle des torture) et pour couronner le tout, n’accepte pas sa frustration sexuel.
Bref Frollo est un être monstrueux digne de Disney, mais là où un Ratigan et une Maléfique savent parfaitement qu’ils agissent pour le mal, Frollo pense que toute ses action sont juste et justifier, qu’il ne fait qu’accomplir les volontés du seigneur. Il est la parfaite représentation des dérives du pouvoir et de la religion et en rajoute par la même occasion au coté mature du film.
Frollo est clairement l’un des meilleurs et des plus intéressant méchant de toutes les productions Disney sortie depuis les débuts du studio à ce jour.


Musicalement, c’est à la hauteur des ambitions, orchestration avec chœurs, la musique sait appuyer les moments quand il faut et comme il faut. Les chansons ne sont pas en reste, posant bien l’histoire et mettant bien an avant les personnalités des protagonistes. L’introduction et Hellfire (‘’infernal’’) sont de parfait exemple de chanson qui servent le film et l’histoire.


Cependant une chose vient ternir ce tableau, ou plutôt trois. Vous avez du comprendre que je fais référence au gargouille qui accompagnent Quasimodo. Clairement elle plombe le film plutôt qu’autre chose.
Déjà on peu s’interroger sur l’intérêt d’incruster un élément surnaturel et fantastique à un film qui se veut thématiquement plutôt réaliste dans son univers. Ensuite et c’est là le plus gros problème, elles sont censé être un élément comique et disons le clairement ça ne fonctionne pas. D’une part elles ne sont pas vraiment drôle, plutôt lourde en fait, d’autre part leur présence et trop longue. Ces éléments combiné n’ont qu’un effet, casser le rythme du film et suspendre l’ambiance de base qui n’avait pas besoin de ça. A titre de comparaison, la chèvre d'Esméralda est elle aussi un élément comique, mais est bien intégré à l’histoire et se montre vraiment amusante sans monopoliser l’attention ou casser le rythme.
Histoire de combler le tableau les gargouilles héritent également de la pire chanson du film.


Malgré ce défaut, le Bossu de Notre Dame reste un grand Disney, éloigné de l’œuvre original (comme tout les Disney au final), mais loin d’être idiot et sans profondeur. Combiné à sa réalisation flatteuse il mérite d’être vu et/ou revu.

Gregore
8
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le 23 avr. 2013

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Gregor

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