Les Confins du Monde

Ayant emporté partout avec moi le K, recueil de nouvelles de Dino Buzatti, j'avais depuis longtemps entendu parler du Désert des Tartares. Alors quand j'ai découvert, en explorant la filmographie de Jean-Louis Trintignant, qu'une adaption filmique avait été faite, puis restauré récemment (et brillamment), je ne pouvais que m'y intéresser.

Et dès ses premières minutes, ce film m'a fasciné, par sa photographie et par sa DA. Les uniformes, le fort de Bastiano, imposant, poétique, tel une fourmilière au milieu du désert, et ces plans, magnifiques, qui suivent Jacques Perrin dans son périple et la découverte de cette forteresse et de son microcosme.

Ensuite, il y a les acteurs, Max van Sydow mystérieux, Giuliano Gemma sadique au possible, Laurent Terzieff émouvant, qui portent ce métrage, et qui font de nous ce douzième officier, silencieux et spectateur de cette forteresse aux confins du monde et de son époque.

Mais au bout d'une heure, le film ralenti, se concentrant plus sur les dialogues que sur la photographie, plus sur l'intérieur que sur l'extérieur. Mais si cette partie est moins poétique, elle participe à nous faire ressentir l'enfermement, l'ennui et la maladie que porte en lui ce lieu, et on se raccroche, comme le personnage principal, à l'espoir d'action, d'une bataille finale, salvatrice.

Mais, pour ceux qui connaissent cette histoire, elle n'aura pas lieu. Mais le miracle, lui s'est produit chez moi, et ce film n'a pas cessé une seconde de me fasciner.