Et là il va prendre un thé, mais je capte pas, parce qu'il y a pas de thé après. Faux raccord ?

Il y a un truc qui m’a viscéralement emmerdé dans ce film, c’est sa durée. Bordel de merde ! Trois putains d’heures. Tu rentres dans le cinéma il est quoi, 20h40, tu te tape cinq ou dix bonnes minutes de publicités locales, les plus cheap possible et tu sors vers minuit moins dix.
Mais à minuit tu fous quoi ? Même le Mac’Do est fermé et le Quick n’en parlons pas, il remballe vers vingt deux heures. Mais toi, toi tu as la dalle putain, tu as envie de bouffer gras avec des frittes, te ruiner la santé de la façon la plus saine possible quoi. Alors tu rentres chez toi et tu trouve le courage de te cuisiner une entrecôte, de couper tes pommes-de-terre et d’allumer la friteuse. Et là tu vois ta femme, en face de toi, qui elle aussi à la dalle et tu repenses au film.
Bordel qu’est-ce qu’elles sont bonnes les filles dans le film. T’y vois même pas de sexisme, après tout elles sont là pour paraître et se barrer à la moindre complication. Et toi, toi tu as toujours la dalle et tu comprends vite que ta faim ne va pas se calmer de sitôt. Tu as envie de pute de luxe, de coke et même de la drogue chelou qui ne se fabrique même plus et qui te fais avoir un gros trip ralenti derrière Leonardo DiCaprio.
Alors tu prends ta caisse, tu cherches vite fait dans ta pharmacie des trucs à la con qui pourrait te faire tripper, tu trouves rien de fou alors tu te bourre de doliprane et d’aspirine (il y a quelques trucs qui ont l’air sympa sur la liste d’effet secondaire). Tu flippes carrément quand tu croises une bagnole de flic mais tu fais bien gaffe, t’attends que le radar soit passé pour reprendre l’excès de vitesse.
Le truc qui tâche c’est que ta bagnole c’est une Twingo, là tu réalises que tu as rien compris au film et que le moteur ça a toujours été le fric. Alors tu t’arrête près un restoroute, tu cherches des arriérés, des péquenots, des tronches patibulaires, enfin la faune des environs de deux heures sur les aires d’autoroutes et t’essayes de leur vendre un stylo. T’as compris le truc, tu crées le besoin d’urgence mais tu te fais péter la gueule et on te vole ton putain de crayon.
Et là ça s’éclaire dans ta tête, tu te dis que c’était un putain de film sur des escrocs et que tu vas devoir te la jouer pareil. Voler de la thune c’est petit joueur, toi tu vas voler de la pute ça le fera plus. Ca se vole une pute ? Bordel on s’en fout, tu penses que c’est l’aspirine qui commence à agir et que tu as plus besoin de réfléchir. T’arrives enfin dans une grande ville, peu importe laquelle, de toute façon il y a rien qui fait illusion dans ce pays, pas de gratte-ciel, pas de Wall Street, faudra se contenter des directives municipales qui empêchent de construire des vrais putain de grands trucs.
Tu cherches des putes dans les rues et t’apprête à faire du vol à l’étalage, tant pis faut commencer petit. Il y a une petite blonde, moins bien gaulé que ta femme, gueule sur-maquillé pour cacher la quarantaine et une sorte de maladie de peau chelou que t’arrivera à identifier le jour ou t’iras chez le dermato après ton escapade.

A ce moment tu te retrouves au poste de police, ouais parce que dans le film il y a des transitions qui se font après, ça te fout en pétard mais t’apprends dans la scène d’après tout ce que tu as raté, il te l’expédie en une minutes parce qu’il préfère te laisser les monologues en entier, les biens longs, qui t’expliquent bien que Leonardo c’est un bon vendeur, du genre charismatique voleur et que toi t’as rien de tout ça.
En bref, tu as eu du bol, t’es juste en cellule de dégrisement, t’as rien eu le temps de faire à cette nana. C’est là que tu as tout le temps pour penser, puisque malgré les dolipranes et l’aspirine que tu t’es enfilé ton cerveau est à peine ralenti.
Et tu te dis que bordel, il avait beau duré trois putains d’heures ce film. Il était quand même sympa et que ce qu’il manquait à ta virée c’était surtout la qualité Scorsese. Parce que quand tu regardes les trucs que tu as réussi à filmer avec ton portable, bah tu vois bien que les plans, les compositions, les couleurs, l’ambiance, tout est foiré. Il y a pas de putain de beau plan large, cette vue de dingue sur ses satanés financier tous affairés qu’ils sont à s’en foutre plein les poches, à les entendre gueuler dans une orgie de dollar orchestré avec du putain de talent.
Et ce premier violon, bordel il est bon, son âge fait plus vraiment illusion mais il est juste et les autres ne sont pas en reste. Même le flic, le flic, putain le flic, le mec du FBI, ouais, en un regard il te fait comprendre qu’il se joue du petit Léonard. Tout ça c’est bon, c’est beau mais putain c’est long. C’est long et c’est bizarrement long. Parce qu’en une ellipse, je suis sorti de prison et on me voit en train d’essayer de vendre des stylos en Nouvelle Zélande.

Alors il n’y a pas de longueur à proprement parler, tout est bien ficelé, il y a de la technique, de l’esthétisme, des choses qu’on à pas l’habitude de voir, on s’immerge facilement au milieu de cette bande d’escrocs dégénérés, il y a du sexe, de la drogue et de l’argent, de la mégalomanie à tout les étages, et ça dure trois heures. Trois heures ? Sérieusement trois heures ? Trois putains d’heures ? Mais le drive il ferme à minuit !
Sterculier
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le 17 févr. 2014

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