La famille Banks est une famille sans histoire ; le père est un modeste avocat, la mère une efficace maîtresse de maison, et les 3 enfants (2 garçons, 1 fille) sont très raisonnables. Les Banks n'ont pas plus de problèmes que les milliers d'autres familles qui vivent dans les banlieues résidentielles, dans de coquets pavillons achetés à crédit, tout comme la voiture, avec un joli petit jardin à bichonner le week end en bavardant avec les voisins. Les Banks n'avait rien de spécial à signaler jusqu'au moment où l'unique fille Banks annonce qu'elle veut se marier. Les "problèmes" s'abattent alors sur Stanley, le chef de famille qui entreprend la délicate mise en place des préparatifs.
Toute cette description montre à quel point les conventions sociales s'étaient installées dans les familles américaines, et comment l'annonce d'un événement tel qu'un simple mariage, peut tout d'un coup bousculer de petites habitudes bien ancrées. Minnelli l'a parfaitement démontré dans cette amusante satire de l'american way of life, celle des années 50 qui est sans doute la plus stricte ; il démontre avec son humour ironique tous les rouages de la machinerie compliquée d'un mariage : discussion entre le père et sa fille, avec le fiancé, rencontre avec les parents du futur époux, se juger, se jauger les uns les autres, sortir de chez soi, de son petit confort et de ses habitudes, sans compter qu'après, il faut organiser l'après-mariage qui consiste en une réception avec décorations, petits-fours et champagne. Stanley fera tout pour retarder le départ de sa fille, et avec l'aide de son épouse, il parviendra à surmonter cette épreuve.
C'est donc une comédie légère brillante et spirituelle, qui met en exergue de multiples petites contrariétés liées à ce mariage, tout ceci est vu sous un angle humoristique, voire même caustique. Le film fut nommé pour les Oscars mais fut battu par Eve de Mankiewicz, de même que Spencer Tracy fut candidat à la statuette, mais il dut s'incliner... ce qui n'empêcha pas le film d'obtenir un tel succès, qu'une suite fut tournée dans la foulée, Allons donc, papa, avec la même équipe et les mêmes acteurs.
Les acteurs y sont pour beaucoup dans ce succès, Spencer Tracy y est vraiment remarquable dans ce rôle de père débonnaire, avec un jeu délicat et tout en finesse, Joan Bennett incarne une épouse dévouée et complice, tandis que la toute jeune Elisabeth Taylor (qui avait 17 ans) y est délicieuse, de même que l'on remarque RussTamblyn dans le rôle de son jeune frère. Une excellente comédie à redécouvrir et qui a suscité un remake en 1992 assez réussi avec Steve Martin, lui-même suivi d'une suite plus discutable.

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le 23 sept. 2017

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