Il me faut expliquer le titre de la critique : chaque fois que je vois le titre original, je pense à cet excellent morceau d'Opeth (http://www.youtube.com/watch?v=yrBrH5PZtcc), groupe que je vous souhaite de découvrir, peut-être maintenant, même si ce titre n'est pas forcément le plus simple pour l'occasion.
Je devrais peut-être d'ailleurs vous parler du pourquoi ce groupe fait depuis de longues années partie de mes favoris, plutôt que de m'échiner à écrire un truc sur un film que je n'ai pas aimé. Quel ennui. Quelle longueur. Je ne suis pas trop friand des mélodrames appuyés comme "Légendes d'automne". On voit tout de suite où Edward Zwick veut nous emmener, en nous prenant par la main et en nous chuchotant : "Tiens, ici, tu dois pleurer", "Ici, il faut t'identifier à Brad Pitt et regard de chien battu, qui souffre même s'il n'est pas tout blanc", "Vois comme la prohibition a mis à mal le petit peuple et comme le gouvernement en a profité", "Tu vois, finalement, la famille, c'est plus fort que tout", etc.
Sous des dehors de liberté individuelle et de nature (ho Brad, sens l'ours s'éveiller en toi) contre un gouvernement corrompu et gangréné, on se retrouve une fois de plus au cœur d'un film somme toute très conservateur qui place la famille comme noyau de toute société, auquel on est forcé, un moment ou un autre, de retourner (Brad Pitt après son escapade sauvage, Alfred à la fin du film). Le film est ambitieux, il se veut retracer un large pan de l'histoire américaine à travers cette chronique familiale : engagement dans la guerre mondiale, effondrement des propriétaires terriens, vie sous la prohibition... Ce n'est, à la limite, pas là qu'il pêche, mais au vu du reste, ça fait grandiloquent et pompeux, sans cerner aucun esprit ni aucune époque. Le pire, c'est le convenu de l'évolution des relations familiales, attendues, classiques, sans profondeur.
Bref, le film est très long, que ce soit en durée réelle ou en ressenti, et ne propose rien ni d'original, ni d'innovant, ni d'intéressant. Il est terriblement ancré dans l'époque de sa réalisation, et je vois mal un tel film sortir aujourd'hui, il reflète bien un temps cinématographique, représenté aussi, par exemple, par "Braveheart", dont on retrouve des choses (les scènes de vengeance par exemple). Le souci, c'est que Zwick, dix ans plus tard, n'a pas bougé d'un iota et reprend exactement les mêmes codes dans le seul autre film de lui que j'ai vu, "Le dernier samouraï", terriblement similaire à celui-ci (ou à un autre film comme "The Patriot"dans le ressenti. D'où viennent mes bonnes voire très bonnes notes aux films suscités alors ? Du souvenir principalement, car si je les revoyais aujourd'hui (il faudra que je le fasse pour ajuster), leur note se rapprocherait sans doute de celle-ci. L'inverse est vrai aussi, si j'avais vu "Légendes d'automne" il y a dix ans, sa note se rapprocherait de celles des films susdits.