On se demande toujours comment certaines traductions de titres peuvent survenir. Certes, en voyant le synopsis, on y trouve la logique. Cependant, sachant que le Texas dans lequel nous, français, catégorisons le gros beauf hurlant à l'appart des armes, les fermiers rednecks et autres stéréotypes salopés, l'utiliser dans l'image forte du film, son titre, ne va pas l'aider à le vendre dans nos frontières. Et vous aurez raté une belle histoire d'amour, forte, épique...ou pas.

Au final, ce n'est pas une si mauvaise chose que cette oeuvre ne donne pas envie. Que ceux qui ont envie de voir de beaux paysages d'ouest américain sous fond de course-poursuite retournent voir La Ballade Sauvage, ici, on s'ennuie profondément. Les amants, ce sont donc des personnages campés par Rooney Mara et Casey Affleck, petits truands en herbe victime de la malchance. Lui sera emprisonné suite à une fusillade qui tourne mal, elle sera en cloque et condamnée à l'attendre.

Le reste suivra un cheminement assez classique. On ne voit plus qu'une maison, ou l'héroïne vit avec sa gosse et se fait courtiser par le shériff du coin, un moustachu pas forcément beau garçon (ce qui change de l'habituel flic jeune et canon qui fait du gringue au personnage principal, au moins), entrecoupés de quelques scènes (inutiles) où l'on voit son homme s'échapper et se rapprocher peu à peu.

Pourquoi des scènes inutiles ? Parce que le cheminement de l'amant n'a aucune narration claire et cohérente. De temps en temps, on voit ce qu'il fait, sans vraiment en comprendre le but, et tout ceci n'est qu'un prétexte pour nous offrir des scènes "d'action" entre lui et les autorités à sa poursuite. A la maison, même topo, le flirt entre les deux autres personnages ne prend pas, il n'y a aucun sentiment de tension, d'implication du spectateur. On regarde, s'ennuie et ne ressent rien.

Les acteurs y sont pour beaucoup. Affleck avait été assez convaincant, dans The killer inside me par exemple, et est ici, à l'image de Rooney Mara (qui elle pour l'instant n'a jamais été particulièrement convaincante, mais ce n'est qu'un avis) en proie à la lourdeur du film, qu'il subit en récitant ses dialogues, comme si le but de chacun des acteurs était de se débarasser de ses journées e tournages inintéressantes.

Difficile de ressentir autre chose. On a l'impression que le film dure 3 heure et qu'il ne se passe rien. C'est bien dommage, un talent de narration et une volonté de rythme auraient pu apporter un petit quelque chose.
ThierryDepinsun
3
Écrit par

Créée

le 29 sept. 2013

Critique lue 616 fois

8 j'aime

ThierryDepinsun

Écrit par

Critique lue 616 fois

8

D'autres avis sur Les Amants du Texas

Les Amants du Texas
Contrechamp
5

Amour Précoce

Les Amants du Texas de David Lowery est une œuvre qui ne peut sortir de son contexte cinématographie – position à double tranchant –. Symbole de la vitalité artistique du cinéma indépendant...

le 22 sept. 2013

10 j'aime

2

Les Amants du Texas
ThierryDepinsun
3

Ennui total devant le vide campagnard...

On se demande toujours comment certaines traductions de titres peuvent survenir. Certes, en voyant le synopsis, on y trouve la logique. Cependant, sachant que le Texas dans lequel nous, français,...

le 29 sept. 2013

8 j'aime

Les Amants du Texas
Fannyrbp
8

8, oui et ?

Ceci est ma première critique, preuve de l'estime que j'ai pour ce "petit" film. C'est maintenant un fait, j'aime David Lowery. Bien sûr, je préfère le Lowery des Amants du Texas ou de A ghost story,...

le 25 janv. 2018

6 j'aime

Du même critique

Mauvaises herbes
ThierryDepinsun
9

Kheiron, dernier véritable auteur français à suivre ?

Il y a trois ans, Kheiron avait balayé l'ensemble des comédies françaises de 2015 avec Nous Trois Ou Rien. Celui dont on connaissait principalement les apparitions salaces dans Bref. offrait alors à...

le 11 sept. 2018

15 j'aime

Anomalisa
ThierryDepinsun
4

Normalanomalisa

Charlie Kaufman. Le mec réputé pour avoir signé Eternal sunshine of the spotless mind - ce qui lui vaut déjà nos points d'amour éternel - et surtout le scénariste des débuts de Spike Jonze, qui nous...

le 7 févr. 2016

12 j'aime

Le Prodige
ThierryDepinsun
3

Les biopics, exercice lassant

Les biopic et leurs règles insurmontables qui rendent le tout comme un exercice de style à respecter scrupuleusement plutôt qu'une oeuvre personnelle (Milos Forman, tu nous manques). La prétention de...

le 23 sept. 2015

12 j'aime