Ce film était à la fois le premier succès au cinéma du Splendid mais aussi le premier succès d'un jeune et talentueux réalisateur, Patrice Leconte. Adaptation de la pièce à succès du Splendid "Amour, Coquillages et Crustacés", Les Bronzés brocardait avec gourmandise un phénomène de mode à la fin des années 70, celui des clubs de vacances estivaux comme le Club Med. Ce qui faisait la force et la popularité de ce film tenait dans la satyre acide de ces clubs de vacances où se côtoyait des français moyens en quête de soleil mais surtout de relations sexuelles libertines et débridées. Patrice Leconte parvenait à croquer une époque avec un sens de la caricature savoureux et les membres de la troupe du Splendid incarnaient de manière impitoyable des personnages amoraux, cyniques et méprisables avec une grande justesse. Certains trouveront le film daté avec une vision colonialiste malaisante de la France des années 70 mais c'est justement ce qui en fait une œuvre marquante à mon sens parce qu'elle dépeint une époque sans complaisance et avec une fidélité quasi documentariste. Les Bronzés est une carte postale représentant les français tels qu'ils sont, à la fois attachants, drôles, émouvants mais aussi cupides, racistes, cyniques, égoïstes mais aussi sexuellement dépravés. Une capsule sociologique que je revoie toujours avec autant de plaisir aujourd'hui, la marque incontestable octroyée uniquement aux œuvres cultes.