Énorme carton à sa sortie, Les Bronzés 3 renouait avec les personnages cultes inventés par la troupe Splendid pour aboutir à une comédie plate et sans saveur. Alors pourquoi ce troisième opus réalisé par le même réalisateur et incarné par les mêmes acteurs a-t-il manqué sa cible ? La raison est la même que pour la suite de Trois Hommes et un couffin ou de Les Trois Frères, l'embourgeoisement. En effet si les deux premiers Bronzés étaient des satyres acerbes des français à la mer et à la montagne, ce troisième volet ne raconte rien à part les retrouvailles de personnages que l'on a appréciés autrefois. Le scénario poussif enchaîne donc les gags sans saveur, multiplie les personnages secondaires quelconques (le fils de Gérard Jugnot par exemple) et n'arrive qu'à une gênance polie au final. En oubliant tout ce qui faisait le sel des premiers volets à savoir la critique vacharde et décomplexée du français moyen, Les Bronzés 3 sombrait dans une comédie bourgeoise fadasse, ne prenant aucun risque et destinée à plaire au plus grand nombre au lieu de le provoquer frontalement à l'image des deux OSS 117 de Michel Hazanavicius sorties à la même époque. On ne peut décidément pas être et avoir été.