Globalement, j’ai passé un agréable moment tout au long des 6 épisodes de cette mini-série, répartis en 3 films. On y suit en 1829 les (més)aventures de Gogol, un jeune poète tourmenté, victime d’étranges visions, qui va être commissionné pour enquêter sur une série de meurtres perpétrés dans un village isolé au fin fond de l’Ukraine. On va vite basculer dans le fantastique, les films étant inspirés d’un livre écrit par le véritable Gogol et racontant des légendes ukrainiennes.


Le point fort de la série, c’est assurément l’ambiance qui rappelle souvent celle de "Sleepy Hollow" avec la recherche d’un mystérieux cavalier semant la mort dans la région. Le tout est mâtiné du folkore des pays de l’est et le mélange fonctionne parfaitement. Cela passe notamment par les décors (le village est bien mis en scène et tout à fait crédible), les costumes très bien faits et la photographie assez travaillée avec notamment un jeu constant entre couleurs froides et le rouge des flammes. De belles images avec en plus des effets spéciaux numériques qui s'intègrent très bien à l'ensemble.


D'ailleurs, plus je vois des films russes récents, plus je suis épatée par leurs maîtrises du CGI. Pour moi, ils dépassent nettement en termes de numérique les productions américaines et même chinoises car ils arrivent à faire un numérique bien lisible, pas dégueu du tout et surtout qui se fond parfaitement avec les éléments réels à tel point qu'on ne fait pas la distinction entre les deux. "Les Chroniques de Viy" ne dérogent pas à la règle. Cependant, malgré cette maîtrise, le film manque d'images marquantes ou iconiques qui restent gravées dans la rétine. Sympathique donc mais pas mémorable.


Le sentiment de passer à côté d’un film qui aurait pu être beaucoup plus marquant est aussi du à l'acteur principal (Alexandre Petrov), pas franchement charismatique. Je l'avais déjà vu dans "Attraction", où d'ailleurs il reprend certains tics comme surjouer le mec épileptique de façon bien lourde, et il m'avait déjà pas trop convaincue. Ici en plus il n'est pas aidé car son personnage Gogol (qui porte bien son nom) est mollasson au possible et affublé de la coupe de cheveux la plus antisex au monde (à se demander comment les deux personnages féminins aux allures de top models peuvent se disputer si âprement ses faveurs dans le film). D'ailleurs étonnement dans l'ensemble les personnages masculins sont assez passifs dans la série (pleurnichards, inquiets, indécis…) et c'est les femmes qui font avancer l'action.


Côté casting, j’ai aussi eu une petite déception pour ma part avec la participation de Sergey Badyuk comme personnage secondaire. L'acteur est un solide gaillard champion de karaté dans son pays et joue un forgeron brut de décoffrage dans les "Chroniques de Viy". Je m'attendais donc en toute logique à voir son personnage participer à quelques scènes d'action / de bastons sympas et bien pas du tout... Mais alors PAS DU TOUT! A noter pour les acteurs qu’on retrouve un autre acteur de "Attraction", Oleg Menchikov, qui semble être ici dans un rôle qui lui va beaucoup mieux et où il est assez délectable.


Sinon côté intrigue c'est moyen. Il y a des moments où je trouvais que l'histoire piétinait pas mal. Le héros enquête sur un mystérieux cavalier tueur de jeunes femmes mais à chaque épisode il semble croiser un monstre qui n'a à priori rien a voir avec ce fameux cavalier (c'est l'occasion de montrer le folklore ukrainien et cela a son charme mais du coup le grand méchant se fait désirer). Et puis le héros n'est pas dégourdi dégourdi, bonjour le nombre de morts avant de trouver le coupable (et encore c'est bien laborieux!). Mais j'ai quand même bien accroché au dénouement et même si certaines choses se devinent assez facilement il y a suffisamment de subtilités et de retournements de situations pour être tenu en haleine jusqu'au bout (et avoir envie d'une suite).


J’en suis finalement ressortie avec la sensation d’avoir passé un bon moment avec une série sympathique à défaut d’être renversante. Le petit plus, c’est une bande son dynamique et des chansons russes pour les génériques de fin.

Do_Cha
6
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le 3 févr. 2022

Critique lue 140 fois

Do_Cha

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