Les Salauds dorment en paix est un des films les plus engagés de Kurosawa. En dépeignant un jeune homme (Toshiro Mifune) cherchant à se venger de hauts fonctionnaires (dont Takashi Shimura) après une injustice patente, Kurosawa s'attaque à la corruption de sa société, érigée en un des maux les plus exécrables du Japon d'après-guerre. Ce thème sera furtivement repris dans son dernier film, Madadayo. Surtout, il tourne en dérision les criminels en col blanc qui, après avoir tout fait pour protéger leurs supérieurs, jusqu'au plus haut niveau, acceptent sans broncher leur mise à l'écart humiliante.