Be first, be smart, or cheat.
Entre 6 et 7, mon coeur balance.
J'étais un peu craintive en voyant le casting (l'affiche est fabuleuse, souvent c'est mauvais signe...), mais j'ai finalement été vite rassurée.
Les dialogues de ce film sont merveilleux. D'où le 7. Moi, totalement novice en finance, saisit en deux lignes et trois échanges ce qui se trame. On est à la veille d'un ouragan et les plus rapides à quitter le navire ressortiront de la tempête "presque" indemnes. Je dis "presque", parce qu'il y a de la casse quand même, mais c'est un moindre mal. "Be first" a clamé le boss, alors les matelots suivent. Après une catastrophe, il y a beaucoup de victimes, quelques survivants, et pas franchement de justice.
J'ai aussi apprécié le fait que la caméra quitte très peu l'enceinte du building, tous comme les personnages d'ailleurs. On parcourt avec eux les couloirs et on emprunte les ascenceurs, du parking jusqu'au toit de l'immeuble, parce que leur univers se résume à cela. Il est détaché du reste du monde, ou presque. Ce "presque", c'est parce que certains d'entre eux sont parvenus malgré tout à conserver quelques attaches : une chienne mourante, une femme et des enfants. Très peu de choses en somme, mais qui rappellent au spectateur leur humanité.
Je reprocherais à Margin Call son côté longuet, son rythme pas engageant et sa tension quasi-inexistante... On fait progressivement connaissance avec la hiérarchie d'une entreprise, la sauce grimpe doucement, surement, et puis... Et puis l'apothéose, je suis passée à coté. Je ne l'ai pas ressentie. Ca retombe un peu comme un soufflet, au bout des 1h50 qui m'ont semblé durer plus de 2h30. Mais c'est peut être là que l'on trouve la 2nde force du film : son hyper-réalisme. On ne fait pas de vague lorsqu'on évolue dans l'océan du trading. Celui qui craque, c'est le petit junior, la tête encore remplie de rêves sur son métier, mais les autres se maitrisent et font bonne figure, gardent leur calme, qu'ils tirent ou non leur épingle du jeu.