Si Woody Allen était un geek argentin...
A la fois critique anxiogène de la société moderne et comédie de mœurs légère, ce film a les qualités et les défauts du premier essai.
Les jeunes réalisateurs sont souvent tiraillés entre l'envie d'affirmer leur propre style et le désir de rendre hommage à leurs influences, la difficulté étant de trouver la bonne recette pour marier les deux.
Gustavo Taretto a fait le choix de l'hommage assumé, et dès la mise en place de la face comédie romantique, on retrouve le monde de notre bon vieux Woody : personnages dépressifs qui auraient toute leur place dans la "Logorrhée psychiatrique" de Louise Bérubé, intégration de la ville (ici Buenos Aires) en tant qu'acteur essentiel du film, volonté de noyer la souffrance du propos sous des apparats d'insouciance...
En contrepoint, et de manière totalement distincte, le récit étant véritablement scindé en deux, il y a cette vision acerbe de la société de consommation, et pour l'appuyer un discours (assez convenu) sur la mort de la communication "véritable", la solitude qui en découle. Et c'est là que le film s'embourbe quelque peu, le message (bien qu'irréfutable) étant un peu trop appuyé et au bout du compte lénifiant.
On peut aussi reprocher cette "petite" lourdeur du trait dans la partie "Allenienne", Taretto se sentant obligé de glisser quelques images de "Manhattan", au cas où le spectateur serait trop bête pour ne pas avoir saisi sa passion pour l'homme de "La grosse pomme".
Malgré ces quelques réserves, le cinéaste est vraiment à suivre, et nul doute que sa fraicheur et son bonheur évident de faire du cinéma, associés à une plus grande maturité, donneront de très beaux résultats.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Ok en 2011 y'a eu le tsunami japonais, les révolutions arabes, la mort de Kadhafi, Ben Laden et Steve Jobs, la crise financière, les émeutes de Londres, mais y'a surtout eu mon Top Films, Ok en 2011 y'a eu des concombres contaminés, Na Li a été la première chinoise à remporter Rolland Garros, Nicolas Sarkozy a été de nouveau papa, mais y'a surtout eu des films qui m'ont déçu, Maradona, les Malouines, Evita et maintenant un cinéma très très vivant et Les chiffres ne trompent pas, je suis un vieux con difficile