Il n'est pas de sujet dont le cinéma américain ne se soit pas déjà emparé. La politique par exemple a inspiré bon nombre de films dont le plus estimable est Monsieur Smith au Sénat ( 1939) de Frank Capra.
Dans Moi, député, Jay Roach et ses acteurs tentent de manger à tous les rateliers.
La politique comme pretexte à comédie, deux candidats, un face à face, rien de plus efficace comme dispositif.
Will Ferrell et Zach Galifianakis ne se foulent pas, ils nous ressortent leurs avatars habituels, d'un côté le Grand Con bite sur patte, de l' autre le Petit Bizarre balais dans le cul. Et il faut bien dire que le contraste est efficace à défaut d'être génial.
La politique comme source de parodie ensuite, et là il faut bien avouer un certain trouble car on se demande si cela est encore de la parodie ou si la réalité n'a pas déjà rattrapé la fiction ( voir le dérapage de Clint Eastwood à la convention républicaine ). La vraie campagne nous le dira....
Et puis j'en reviens à ma référence du début car j'ai l'esprit buté.
Oui Jay Roach et ses acolytes semblent aussi avoir eu la prétention de nous servir une comédie dénonciatrice d'un système politique pourri par l' argent, tout le sujet de Monsieur Smith en 1939...
Sauf que là où Capra nous insufflait quelque espoir, là où l'on se prenait à croire que oui une moralisation de la vie politique est possible, oui l' Homme est plus fort que le Capital, Roach et sa bande malgré leurs efforts n'y parviennent pas.
La faute à quoi?
A ce qu'ils ont voulu manger à tous les rateliers. Le dernier volet charge/ happy end semble mi-cheveu sur la soupe, mi-foireux. On sort plus désabusé qu' autre chose devant le "show politique".
Plus largement je suis sceptique sur la possibilité d' un Monsieur Smith en 2012, trop peu de personnes pour y croire, auteurs, acteurs, spectateurs....
Alors on a droit à Moi, député et ses gags dans le genre bien connu regressif/en dessous de la ceinture. Quand on a plus que la dérision, il y a comme un parfum de décadence....