Nemesis
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Nemesis

Film de Albert Pyun (1992)

Découvert dans d'excellentes conditions, il est assez rare de pouvoir allier le plaisir de la découverte d'un film bis avec une qualité impeccable. A ce demander comment pareille curiosité a trouvé des financements pour être éditée en blu-ray. Nemesis est un petit phénomène dans son genre. Il pompe ouvertement Terminator, et un peu Robocop. Mais l'ambiance qu'il parvient à donner à son résultat change vraiment la donne. On dirait que Cronenberg s'est associé à Ringo Lam, en ayant remplacé Jean Claude Van Damme par un autre acteur du même acabit. Vraiment, le Cronenberg du Festin Nu ou d'eXistenZ, qui se serait approprié la photographie, jaune et marron, étouffante. La dernière fois que j'ai vu une série B à la personnalité visuelle si marquée, c'était avec Hardware, ce qui ne nous rajeunit pas.


Cette facture visuelle soignée apporte un véritable cachet à ce qui est assez ostensiblement une simple bande d'exploitation à l'univers intéressant mais si bordélique qu'on renonce vite à y chercher une logique. Quand on a un héros qui fait une poursuite en faisant des cabrioles, qui fait péter un immeuble en ruine au cours d'une gunfight et qui prend la peine de sauver un chiot avec lui, de façon totalement gratuite, on a une idée d'une sérieux très relatif de la production. Toutefois, les effets spéciaux bénéficient d'un certain soin, et une certaine inventivité au cours de plusieurs séquences d'action du film (l'évasion au travers des planchers, le toboggan...) nuance le côté très répétitif des gunfight où les tirs sont échangés avec beaucoup d'explosions qui ne touchent personne. La délocalisation de l'intrigue dans des décors inhabituels (Mexique incarné par un décor de western, pays asiatique...) témoigne aussi d'une petite ambition dans le renouvèlement des décors, donnant un résultat plutôt agréable. Finalement sans grand intérêt, le film a toutefois le mérite de divertir, parvenant à être suffisamment original dans son traitement pour autoriser une découverte. Enfin, le cachet des années 90 fait mouche aussi, avec des agents du gouvernement en costard cravate façon l'agent smith et surtout, 98% du casting qui porte les mêmes lunettes de soleil en toutes circonstances.

Voracinéphile
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le 6 mars 2016

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