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Film de Peter Monsaert (2013)

Premier long-métrage du cinéaste belge. Il faut lui dire bravo, qui aurait pu s’attendre à cela avec un sujet casse-gueule ? Cette histoire de père qui sort de prison et qui veut renouer les liens avec sa famille. Difficile de retranscrire cette histoire sur grand écran sans passer par le mélodrame et la facilité des scènes.

Et Peter Monsaert n’est pas tombé dans le piège. Quand il s’agit de filmer le père de famille qui veut reprendre sa paternité perdue, le cinéaste belgue nous livre des mouvements de caméra de grande élégance. On sent quelque chose de fort sortir de ce personnage, avec un acteur qui n’existe plus car il a laissé sa place au personnage.

Et c’est aussi le cas pour chaque autre membre du casting : dans ce film nous ne voyons pas des acteurs ou des actrices, nous voyons des personnages qui sont touchés et qui ont une histoire en commun. Et ceci n’a pas de prix, ceci embellit encore plus un film déjà admirablement mis en scène.

Il ressort de ce film aussi une grande sensibilité. On se laisse emporter par les émotions et les sentiments. Mais on se laisse également porter par la colère, le doute et la mélancolie. Un récit doté d’un scénario très rigoureux, qui ne laisse rien de côté. Tout est joliment bien réfléchi avant de raconter quelque chose. Et ça fait plaisir de voir au cinéma de nos jours que même les personnages secondaires ont une grande importance dans le déroulement de la situation.

De plus, ce film vague dans deux tons à la fois. A la fois dans le réalisme social et à la fois dans le suspense. Voilà d’où Peter Monsaert tiens son génie où il évite sagement le mélodrame habituel. Loin de la sauce d’oignons jetée au spectateur, le cinéaste privilégie le portrait social d’une famille qui revit son passé. Entre une fille abandonnée par son père et qui part à la dérive, une mère qui essaie d’imposer ses décisions et un père ex tolard qui ne demande que de repartir de zéro.

Ajoutez à ceci plusieurs rebondissements qui feront le charme mais aussi la puissance du récit. Un sujet qui se démarque des autres films que le traitent. Tout ce suspense est la force du film. On ne sait jamais comment les plans vont se terminer et on sait encore moins comment toute cette histoire va se finir. C’est là que Peter Monsaert a réussi à manipuler le spectateur.

Surtout, ce film ne prend pas de pause. Peter Monsaert a décidé dans son film suspense de n’insérer aucun temps-mort. Non pas au point de ne pas laisser le spectateur souffler. Mais au point que le spectateur ne peut plus décrocher du film pour savoir comment les plans du père vont se terminer. Tout ceci englobé dans une ambiance des plus électriques et sombre.

Finalement, Offline est un film qui sait se démarquer des mélodrames habituels sans en être véritablement un. A la fois drame social et suspense sans interruption, le film de Peter Monsaert gagne en dynamisme grâce à l’ensemble des acteurs qui n’existent plus pour laisser la place aux personnages. Pas de facilité, tout en rigueur et en élégance. Une leçon de mise en scène. Ce film a reçu la licorne d’or au Festival International du Film d’Amiens 2012.

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Auteur : Teddy
LeBlogDuCinéma
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Créée

le 25 nov. 2012

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