Parade par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Nous sommes en 1974, Jacques Tati a 70 ans et jouit d'une forme olympique. Pourtant il signe malheureusement là son dernier film. Pour ce final, il a voulu nous offrir un genre de feu d'artifices en mettant en scène un spectacle de cirque quelque peu désopilant. Il faut savoir que ce formidable artiste en était particulièrement amoureux et c'est donc un magnifique hommage qui est rendu à cet art.
En effet, nous assistons aux exhibitions trépidantes et hilarantes d'une bande d'hurluberlus déchaînes. Ces numéros sont présentés par Jacques Tati dans le rôle de "Monsieur Loyal". Les acteurs de ce cirque font participer le public et, comme d'habitude, la caméra du réalisateur voyage et observe avec beaucoup d'attention et de tendresse les réactions des petits et des grands réunis autour de la piste.


Le réalisateur n'a pas filmé de grands et dangereux numéros. Il décrit plutôt un cirque familial, tout simple, le petit cirque qui vient parfois nous côtoyer en province. Il s'attarde sur toutes les étapes du spectacle, depuis l'arrivée des spectateurs jusqu'à la vie souvent mouvementée des coulisses avec la préparation des numéros et les imprévus que le spectacle peut engendrer.
Au milieu de tout cela on sent que Jacques Tati est heureux, il jubile. Comme un clown lors de son dernier tour de piste, il rend un hommage appuyé à ses premières amours, ce cirque qui lui apporta tant de joies et de bonheur à l'image de cette petite fille et de ce petit garçon impressionnés par ces magiciens des yeux et de l'esprit que sont les comédiens.


Comme dans certains de ses films, j'ai remarqué quelques longueurs dues à l'observation très pointue des personnages. Mais cela n'est qu'un détail car on est ébloui par la beauté, la simplicité et la fraîcheur du spectacle offert. Lorsqu'à la fin de ce film nous sortons de ce petit chapiteau, nous continuons à rêver, à sourire sans pouvoir cacher une certaine émotion emplie de beaucoup de nostalgie.
On se remémore toutes ces scènes inoubliables dans lesquelles cet inoubliable génie du septième art nous interpelle sur notre société avec ses dangers et ses travers grâce à ce don magique d'alerter le monde avec beaucoup d'humour et un grand brin de dérision.


Le maître nous a quitté, heureusement ses films sont bien au chaud prêts à sortir de leurs boîtes.
Quant à moi, j'espère de tout cœur avoir contribué modestement à vous les faire connaître ou redécouvrir. En tout cas, même si cette dernière "Parade" vous est inconnue, ne tardez pas à la découvrir pour entrer dans un univers de joie, de bonheur tout simple et de poésie.


Merci, Monsieur Jacques Tati pour l'ensemble de votre œuvre et pour ce joli bouquet final !


Note: 7/10

Grard-Rocher
7
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le 26 mai 2013

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