Un film courageux visant à démontrer que les accusations de harcèlement ne sont pas toujours fondées et qu’elles sont, parfois, complètement inventées. Le destin terrible de Samuel Paty doit nous servir de guide pour que cessent les rumeurs et les cabales contre des enseignants intègres. De ce point de vue Pas de vagues est un film utile, je ne mettrai pas en doute la sincérité de son metteur en scène ni celle de son interprète principal, François Civil, qui fait, une fois de plus, étalage de son talent.
Du point de vue purement cinématographique j’ai trouvé le film maladroit dans son propos car trop caricatural et alourdi par des scènes annexes sans véritable intérêt. La proposition de raconter l’histoire d’un professeur homosexuel accusé de harcèlement par une jeune fille est une bonne idée, mais encore faut-il qu’elle soit traitée avec tact et finesse. Ce qui devrait servir le récit ne fait que le desservir, l’homosexualité du héros devient le sujet du film alors que j’aurais aimé connaître les motivations de la jeune fille et surtout les pressions qu’elle subit dans sa famille.
Les professeurs qui entourent le héros sont trop caricaturaux, ils s’en désolidarisent immédiatement quand ils apprennent qu’il vit avec un homme, j’ai eu l’impression que le scénario bifurquait vers du banal alors qu’il promettait d’être original au départ. Cette solidarité qui s’envole ne serait-elle pas encore plus forte si le professeur mis en accusation était hétérosexuel ? Je pose la question. A quoi bon insérer une scène de hammam masculin quand la tension est à son comble ? Grosse maladresse ou clin d’œil au Spartacus de Stanley Kubrick* ?
J’ai trouvé que Pas de vagues souffrait de la comparaison avec La Salle des profs, le film allemand, que c’était un film un peu plat dans sa mise en scène et plombé par un scénario finalement assez conventionnel, une sorte de prototype du téléfilm destiné à introduire un débat de France 2.
*Je vous laisse chercher dans Wikipédia