Un film courageux visant à démontrer que les accusations de harcèlement ne sont pas toujours fondées et qu’elles sont, parfois, complètement inventées. Le destin terrible de Samuel Paty doit nous servir de guide pour que cessent les rumeurs et les cabales contre des enseignants intègres. De ce point de vue Pas de vagues est un film utile, je ne mettrai pas en doute la sincérité de son metteur en scène ni celle de son interprète principal, François Civil, qui fait, une fois de plus, étalage de son talent.

Du point de vue purement cinématographique j’ai trouvé le film maladroit dans son propos car trop caricatural et alourdi par des scènes annexes sans véritable intérêt. La proposition de raconter l’histoire d’un professeur homosexuel accusé de harcèlement par une jeune fille est une bonne idée, mais encore faut-il qu’elle soit traitée avec tact et finesse. Ce qui devrait servir le récit ne fait que le desservir, l’homosexualité du héros devient le sujet du film alors que j’aurais aimé connaître les motivations de la jeune fille et surtout les pressions qu’elle subit dans sa famille.

Les professeurs qui entourent le héros sont trop caricaturaux, ils s’en désolidarisent immédiatement quand ils apprennent qu’il vit avec un homme, j’ai eu l’impression que le scénario bifurquait vers du banal alors qu’il promettait d’être original au départ. Cette solidarité qui s’envole ne serait-elle pas encore plus forte si le professeur mis en accusation était hétérosexuel ? Je pose la question. A quoi bon insérer une scène de hammam masculin quand la tension est à son comble ? Grosse maladresse ou clin d’œil au Spartacus de Stanley Kubrick* ?

J’ai trouvé que Pas de vagues souffrait de la comparaison avec La Salle des profs, le film allemand, que c’était un film un peu plat dans sa mise en scène et plombé par un scénario finalement assez conventionnel, une sorte de prototype du téléfilm destiné à introduire un débat de France 2.


*Je vous laisse chercher dans Wikipédia



Créée

le 14 avr. 2024

Critique lue 20 fois

1 j'aime

Critique lue 20 fois

1

D'autres avis sur Pas de vagues

Pas de vagues
lhomme-grenouille
5

Se rapprocher du vrai, est-ce faire du cinéma plus juste ? (Vous avez quatre heures...)

Hasards du calendrier (sûrement), il aura fallu que ce Pas de vagues sorte seulement trois semaines après La salle des profs d’Ilker Çatak.Pas de chance pour notre présent film qui, de par son sujet...

le 27 mars 2024

25 j'aime

23

Pas de vagues
Azur-Uno
7

La société aux trousses

Professeur de lettres, acteur et réalisateur, Teddy Lussi-Modeste nous offre avec ce film son troisième long-métrage, issu d'une fait réel qui lui est arrivé en 2020 : alors qu'il enseignait en...

le 31 mars 2024

20 j'aime

12

Pas de vagues
FministeLibertaire
1

Ouin Ouin

1. On a que la version des faits du mec2. Instrumentalisation de l'homosexualité3. Racisme 4. Sexisme évidemment ! Pourquoi se cantonner à des accusations de propos inappropriés et ne pas faire...

le 1 avr. 2024

17 j'aime

Du même critique

Pas de vagues
Le-Projectionniste
5

Sincère mais très maladroit

Un film courageux visant à démontrer que les accusations de harcèlement ne sont pas toujours fondées et qu’elles sont, parfois, complètement inventées. Le destin terrible de Samuel Paty doit nous...

le 14 avr. 2024

1 j'aime

As Bestas
Le-Projectionniste
9

Une œuvre belle et singulière

Un sacré bon film. Impossible de ne pas me joindre au concert de louanges qu’il reçoit et de ne pas poser ma couronne de lauriers sur le front de cette œuvre belle et singulière.Rodrigo Sorogoyen...

le 27 mars 2024

1 j'aime

Caravage
Le-Projectionniste
6

Critique de Caravage par Le-Projectionniste

La Mort de la Vierge, tableau exposé au Musée du Louvre, prend vie dans Caravage, le film de Michèle Placido consacré au célèbre peintre, lors d’une scène magnifique où le clair obscur, cher à...

le 27 mars 2024

1 j'aime