« What is that odious stench ? Smells like teenagers. » IVAN OOZE

Pour résumer rapidement l’histoire des Power Rangers, il faut remonter dans les années 70-80 au Japon. Le Super Sentai, séries opposants des guerriers super-héroïques en uniforme à des monstres ou à des robots, est en plein explosion.

Voyant ce phénomène, Stan Lee propose à Margaret Loesch (présidente directrice général de MARVEL) de produire des Super Sentai pour les États-Unis. Cette dernière est réceptive et essaye de vendre le projet aux chaînes de télévisions américaines, mais personne n’en veut.

Il faut attendre presque dix ans de plus pour qu’une autre personne s’intéresse aux Super Sentai. C’est Haim Saban (producteur de générique de dessin animé français) qui propose de produire des Super Sentai à la directrice de FOX Kids qui n’est nulle autre que Margaret Loesch. Cette fois toutes les conditions sont réunis pour que les Super Sentai soient adaptés aux États-Unis.

Le studio Saban Entertainment (appartenant à Haim Saban) va racheter les droits d’images de certains Super Sentai et, pour s’adapter au public américain, seules seront conservées les scènes de batailles en costumes, les combats de robots géants ainsi que les méchants d'origine, le reste étant retourné avec des acteurs américains. De plus, contrairement à la version japonaise qui ne possède souvent qu'une seule fille par équipe, la version américaine en possède toujours deux, quitte à changer le sexe d'un Ranger. L'équipe américaine réserve également toujours une place aux minorités (ce point a été géré maladroitement, la première saison ayant un afro-américain dans le rôle du Ranger noir et une asiatique dans celui de la Ranger jaune).

C’est donc une production qui ne coûtera quasiment rien pour le studio Saban Entertainment étant donné que la quasi totalité des images sont déjà tournées.

La première série choisie pour être adaptée est Kyōryū Sentai Zyuranger, qui compte 50 épisodes. Elle devient Mighty Morphin Power Rangers. Contre toute attente, elle rencontre un grand succès et les chaînes de télévision réclament plus d'épisodes.

Haim Saban doit donc retourner au Japon, pour demander à la Toei (qui s’occupe de Kyōryū Sentai Zyuranger) de tourner davantage de scènes de combat. Au cours des semaines suivantes, il tourne aux États-Unis de nouvelles scènes avec les Rangers en civil. Chaque épisode est bouclé une ou deux semaines avant d'être diffusé, mais le pari est réussi, et la première saison est rallongée de 20 épisodes.

La deuxième saison démarre ainsi en utilisant le reste des scènes tournées par la Toei, donc le même procédé, pour un gain d’argent gigantesque.

Mighty Morphin Power Rangers est alors au sommet de sa popularité. 

En 1995, Haim Saban s'associe avec la 20th Century Fox pour produire un film. Mighty Morphin Power Rangers : The Movie a un scénario alternatif, avec les acteurs de la série, mais incohérent avec son histoire. Il n’est donc pas canon au reste de la série.

La troisième saison se déroule de la même manière que les deux précédentes. Entre la saison 1 et la saison 3, le taux d'images japonaises utilisées va fortement baisser, passant d'environ 40% par épisodes pendant la première saison à seulement 10% lors de la troisième saison.

Cependant, il faut bien comprendre que Mighty Morphin Power Rangers : The Movie est une production américaine avec des images américaine, n’important pas ses images directement du Japon obligeant les équipes du film à tout créer.

Pour exemple, les costumes des Power Rangers ainsi que des méchants sont créer spécialement pour le film (dans la série, ils utilisent les images japonaises). Les costumes respectent bien les codes de la série et sont l’œuvre de Joseph A. Porro qui avait travaillé sur Super Mario Bros ou sur Stargate.

Autre exemple pour les acteurs sous les costumes. Les antagonistes Rita Repulsa et le Seigneur Zedd qui sont interprétés par Machiko Saga et Edwin Neal dans la série sont donc remplacés par Julia Cortez et Mark Ginther dans le film.

Heureusement les Rangers restent les mêmes et on a le plaisir de retrouver la bande d’acteur assez naze : Jason David Frank, Steve Cardenas, Amy Jo Johnson, David Yost, Johnny Yong Bosch et Karan Ashley. Il est assez effarant de constater qu’aucun d’entre eux n’ait de traits de caractère, tout aussi clichés soient-ils. Les personnages sont tout simplement creux, inexistant en dehors de Tommy et Kim (les Rangers blanc et rose). Ils sont tous effacés et relayés au second plan à sortir des vannes pas drôles en se battant.

Nos Rangers vont avoir à affronter Ivan Ooze, que leur mentor Zordon avait emprisonné 6000 ans auparavant. À son réveil, il saccage le repaire des Rangers et met Zordon à l’article de la mort. Privés de leurs pouvoirs, les Rangers partent sur une autre planète pour trouver le grand pouvoir (en fait de nouveaux costumes) et sauver le monde. Pas la peine de chercher plus profond que ce synopsis, ça ne va jamais plus loin que ça, pas d’enjeu, pas de surprise, scénaristiquement c’est un encéphalogramme plat du début à la fin.

Le principal attrait de ce film, c’est le méchant Ivan Ooze, interprété par Paul Freeman qui campe une sorte de Freddy Krueger du pauvre (pour les vannes, dont un « welcome to my nightmare »). Seul élément nouveau, il n’est pas étonnant de constater que le film se repose énormément sur ses épaules, en témoigne une présence à l’écran égale, si ce n’est supérieure à celle des Rangers.

Difficile de dire quoi que ce soit sur le rythme et les bagarres, le film est tout sauf ennuyeux, c’est bourré d’action du début à la fin, que ce soit contre des sbires aux costumes ratés, contre un squelette de tricératops, ou dans le final avec des insectes géants, c’est généreux. C’est sûrement ce que l’enfant un peu gogole que j’étais a apprécié.

Et puis bien entendu, les Powers Rangers ont leurs codes, la fin nous refile deux robots géants qui se la donne dans une ville miniature. Mais là on est en 1995, la révolution numérique a déjà eu lieu avec Jurassic Park et la production a voulu se mettre au goût du jour. Faisons simple, leurs robots numériques sont tout simplement affligeants et même l’enfant que j’étais n’a pas pu passer à côté.

Côté de la mise en scène, il n’y a pas grand chose à dire. Ça ressemble à un épisode de la série sans prise de risque apparente. Le réalisateur Bryan Spicer est un habitué des séries télévisuels et notamment de la série Parker Lewis can’t lose dont il réalise la quasi totalité des épisodes de la première saison (et il produit la deuxième saison).

La bande son de Graeme Revell est cool, tout comme celle de la série. Le titre Go, Go, Power Rangers est un intemporel pour moi. Et puis il faut noter que le groupe Red Hot Chili Peppers est dans la soundtrack.

Mighty Morphin Power Rangers : The Movie a couté environ 20.000.000$ et il a rapporté environ 70.000.000$. Une belle somme pour un Haim Saban qui aime faire ce genre de profit.

C’est le premier film que j’ai vu au cinéma à l’âge de 5 ans et forcément il y a un gros affect sur ce film. Par contre, et je dois l’admettre, il est difficile pour moi de me revoir. Le visionnage n’est plus aussi plaisant qu’il y a plus de 25 ans.

StevenBen
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le 20 avr. 2023

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Steven Benard

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