...quasi par hasard car j'ai été attiré quand même par le nom de Robert Altman (tout en restant objectif et pas 100% impressionné par le nom puisque je n'aime pas son film sur la mode, vu et souffert en salle de cinéma, dont je ne veux même pas citer le titre).

Des amies et collègues de longue date sont liées par leur passion pour James Dean, par leur lieu de travail et leur petite ville qui subit le sécheresse!

un film de 1982, vu en 2022 en pleine canicule et blahblah sur l'eau! Entre autres sujets, il parlait de sécheresse, de menace sur les entreprises et la santé.

...mais le film parle aussi de thérapie de reconversion, de l'homosexualité comme "perversion menant au communisme" (sic; un des dialogues de Juanita), du cassage de pédés par locaux endoctrinés.

le film parle aussi des bas salaires permettant à peine de vivre, notamment pour des femmes pourtant en CDI totalement plein temps, qui hésitent donc à rompre avec hommes violents.

A partir de là, il y a des mini-spoils:

le film parle aussi du cancer du sein et ses conséquences, bien avant qu' Angélina Jolie amène le sujet avec "son opération préventive d'ablation des seins pour prévenir un risque très élevé de cancer en raison d'un gène défectueux"; l'actrice Cher joue ici à la perfection le sujet.

JK Rowling est sans doute fan du film: il abordait aussi le sujet du changement de sexe réussi et très douloureux, notamment financièrement.

en très très gros, il peut être vu possiblement comme une version de Titane avant l'heure, en allégée et en mots, et en hors-champ....

elles me font découvrir la chanteuse Eydie Gormé

les actrices sont tout simplement démentes de vérité, de premier degrés réaliste, de crédibilité...le tout dans un montage alternant plusieurs périodes et plusieurs personnages dans le plan dans des périodes différentes! Grâce à l'utilisation finalement assez simple, mais géniale, de miroirs.

Notamment jouant sur la transparence de miroirs sans tain séparant deux pièces, deux scènes de théâtres, deux studios, deux parties contiguës, l'une éclairée, l'autre sombre, et inversement; basculant à tour de rôle grâce à des jeux de lumière, qui font donc aussi alterner le temps comme le bouton de La DeLorean de Retour vers le Futur.

Je suis certain que ça ne coute pas une fortune et ça marche, pour peu qu'on écoute et reste concentré: cette astuce permet aussi de voir ce à quoi pensent les personnages (comme une bulle dans une BD) et peut faire aussi basculer les personnages de quelques années, avant ou après.

je découvre après coup que c'est adapté d'une pièce de théâtre d'un Ed Graczyk(80 ans en 2022): il était passé et resté dans une ville similaire, constatant après un certain temps comment des personnes se mentent à elles-mêmes et parfois aux autres, se construisent des façades qui s'étiolent parfois comme celles des merceries locales fourre-tout vendant tout, disparaissant aussi.

il me rappelle une très bonne série anglaise des années 90s Dinnerladies, avec aussi pléthore de bonnes actrices. Et je lui trouve un air de famille avec ...Un air de famille de Jaoui/Bacri/Klapisch avec entre autres, le bar, le jukebox, certains sujets et la simplette sympathique etc.

Sudie Bond(wow! elle est morte quasi juste après le film à seulement 54 ans) joue justement une sorte de Bacri femme: patronne du bar/magasin totalement réac, vieux jeu, bigote et 'déludée'(bercée d'illusions) concernant son défunt mari dont elle refuse(ait) de voir son alcoolisme et violente homophobie;

lui et ses locaux à la Delivrance ont cogné (voire plus?) un jeune homme allongé sur une tombe! (double sacrilège).

Ce jeune homme deviendra femme et recroisera un de ses bourreaux qui couchera avec elle, pleurera dans ses bras; émotions reçues par un grand rire de son ex victime, que l'impuissant dans ses bras ne comprend pas...me rappelant un mélange soft de Predestination et Audition?

cet impuissant avait quitté sa femme, Cher, car elle avait 'abandonné' (sic) ses gros seins mais par soucis du qu'en dira-t-on, s'est sentie forcée de ne jamais dire la maladie et opération 'préventive' ...cachant le tout sous des grosses prothèses, pour garder sa réputation de femme à gros seins!

l'acteur qui joue Karen Black jeune, Mark Patton, est apparemment connu des fans d'horreur pour avoir joué dans le film d'horreur avec le plus de sous entendus gays: "La revanche de Freddy" de 1985 avec son "He's inside me, and he wants to take me again!" (Mark Patton).

Karen Black qui a joué dans plus de 200 films, est ici celle qui a changé de sexe: elle est un mélange d'Isabelle Mergault, Amanda Lear et du regard de la poupée du ventriloque dans la 4e Dimension.

Son personnage est celui qui joue le spectre le plus large d'émotions: peur, colère, tristesse, pitié, vengeance, joie, ironie, compassion etc. Impeccable actrice.

Marta Heflin(elle a des airs de l'actrice de Shining) joue un peu le même rôle que Catherine Frot dans Un air de famille: la niaise sympathique mais la plus polie et observatrice...dont on abuse du manque de confiance en soi et autodénigrement. (j'apprends que son dernier rôle avant de mourir assez jeune est dans La Valse des pantins??? mais je ne l'y visualise pas encore alors que j'adorais ce film).

Robert Altman a été aidé dans la mise en scène par un Pierre Mignot(qui passera par exemple des plateaux de À l'aube du 6ème jour avec Arnold Schwarzenegger à ...C.R.A.Z.Y).

je découvre grâce à imdb que le malin qui aidé aux supers idées de décors est un David Gropman(qui bosse encore: Life of Pi, Chocolat, The humans, Doute, Hairspray etc. ...et sur la version série de Ripley de 2022 dont j'ignorais même le projet!)

le décorateur est celui de Gosford Park, Stephen Altman. (beaucoup de détails, photos et bibelots...il fait vrai magasin alors que studio de tournage).

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PierreAmo

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le 27 août 2022

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PierreAmo

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