Scream Girl
6.3
Scream Girl

Film DTV (direct-to-video) de Todd Strauss-Schulson (2015)

Un film, c'est bien plus qu'une pellicule

Voilà une belle petite surprise. Pourtant, la bande annonce m'avait un peu rebuté.


Durant le film, j'ai pensé à "Kung Fury" pour la simple et bonne raison que le film apparaît comme un hommage aux années 80, les films mais aussi la musique et les jeux vidéos. Surtout les jeux vidéos. Il suffit de regarder les couleurs employées (celles de l'affiche aussi d'ailleurs) lors des confrontations principales ou encore du combat entre l'héroïne et le méchant. Le réalisateur propose aussi des angles de vue assez particuliers, avec une caméra qui tourne dans tous les sens. C'est un peu gratuit, mais ça rythme le film et puis ça crée vraiment un espace entre les personnage, espace que le tueur tentera de briser à chaque apparition. Les acteurs sont plutôt bons et semblent prendre beaucoup de plaisir à tourner ce "Scream" nouvelle génération. Les actrices sont mignonnes, mais c'est Alia Shawkat que je préfère (quelle bombe !). Angela Trimbur m'a beaucoup fait rire aussi (pourtant il est rare qu'une bimbo parvienne à me faire rire parce qu'en général il manque ce petit grain de folie propre à l'auto-dérision, grain qu'Angela possède et exploite avec beaucoup de plaisir). Taissa Farmiga n'est pas aussi canon que sa grande sœur, mais reste assez mignonne et plutôt douée pour transmettre des émotions délicates. J'ai beaucoup aimé la BO sobre et efficace. Le passage au ralenti, avec le méchant qui saute par la fenêtre est juste dément. Et n'oublions pas cette scène finale de Malin Akerman.


Le scénario est très fun simplement parce qu'il reprend les codes du slashers avec humour. Les personnages tentent de les détourner mais n'y arrivent pas. Je ne suis pas un fan des slashers, c'est même un genre qui m'emmerde carrément, y compris dans les films plus récents. Pourtant, "The final girls" m'a plu sûrement parce qu'il y a plus que la simple traque et mise à mort d'ados libidineux. C'est vrai, j'ai été touché par cette relation mère-fille, par cette histoire de deuil. Mais c'est aussi parce que l'auteur a su nous faire rire avec des pitreries grosses comme ça. Je pense en effet que c'est plus facile d'amener les larmes si, au préalable, l'auteur nous donne l'occasion de rire. Un spectateur qui rit est un spectateur qui ouvre ses sentiments et qui se met donc potentiellement en danger de pleur. Je n'ai pas eu de grosses larmes, non, mais j'ai senti mes yeux s'humidifier.


Le concept n'est pas totalement maîtrisé, c'est un peu le bémol du film. N'empêche qu'il reste bien exploité et offre de très chouettes scènes, l'auteur ayant bien analysé le genre. Les personnages sont plutôt bien écrits (des stéréotypes ambulants bien employés), les dialogues fonctionnent bien (y compris ceux du geek qui connaît tout à l'avance). Clairement, l'auteur a su s'affranchir de ses références (que ce soit "Friday the 13th" ou "Scream") et offrir un film original qui tient pour ce qu'il est.


Bref, j'ai pris beaucoup de plaisir devant ce petit film. C'est bien rythmé, c'est bien écrit, c'est bien mis en scène. S'ils font une suite, j'espère qu'elle sera aussi inventive, qu'ils pousseront encore plus loin le concept.

Fatpooper
8
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le 6 nov. 2015

Critique lue 437 fois

7 j'aime

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