Après le décevant Quantum of Solace, James Bond rempile pour une vingt-troisième aventure avec Skyfall et fête par la même occasion son cinquantième anniversaire. L'occasion pour la franchise de faire un petit bilan et d'entamer son introspection : Bond n'est-t-il pas trop usé ? Un thème ancré dans ce nouvel opus, dirigé par Sam Mendès (American Beauty) et écrit par John Logan (Hugo Cabret), qui poursuit le reboot de la franchise entamé avec Casino Royale.

L'un des points forts de Skyfall est son intrigue à dimension personnelle. Point ici de méchants cherchant à dominer le monde. Bond affronte une version déformée de lui-même : Silva (Javier Bardem). Autrefois agent du MI6 et, selon ses dires, favori de M (Judi Dench). Il estime avoir été trahi par cette dernière et souhaite à présent se venger.

Bond, incarné pour le troisième fois par Daniel Craig, est quant à lui dans un sale état. Se faisant passer pour mort suite au fiasco de la mission à Istanbul, qui ouvre le film, il tue le temps entre les femmes et l'alcool. C'est par loyauté envers M, symbole maternel pour lui et Silva, qu'il retourne auprès d'elle bien qu'elle soit en partie responsable de son état. Diminué physiquement et peut-être usé après toutes ces années sur le terrain, il va devoir puiser en lui pour renaître. Une renaissance illustrée par un dernier acte rappelant le Chien de Paille de Sam Peckinpah où la franchise boucle la boucle en retournant aux origines même de Bond.

De nouvelles têtes viendront lui prêter main forte. Eve (Naomi Harris), un agent de terrain assistera Bond. Un nouveau Q (Ben Whishaw) symbolisera le jeunisme entourant l'espion. Gareth Mallory (Ralph Fiennes) est lui le responsable des services secrets et de la Sécurité britannique.

D'un point de vue technique, Sam Mendès ne révolutionne pas le genre. Mais sa réalisation posée et fluide est un soulagement pour tous ceux qui étaient sortis de Quantum of Solace avec un énorme mal de crâne. La photographie du film est signée Roger Deakins, fréquent collaborateur des frères Cohen, qui y apporte un soin remarquable. La séquence à Shanghai sort du lot par son utilisation des couleurs, de la lumière et des jeux d'ombres.

La musique est composée par Thomas Newman, qui auparavant travaillé sur plusieurs film de Mendès. Sa bande originale sait se faire discrète et présente quand il le faut. La chanteuse britannique Adèle y interprète le générique.

Skyfall est un hommage à la saga de l'agent secret sans se montrer ultra référentiel. Malgré un rythme parfois poussif, il conclut de bonne manière le reboot de la franchise. James Bond reviendra. Pour cinquante nouvelles années ?
browncoat84
7
Écrit par

Créée

le 8 nov. 2012

Critique lue 370 fois

1 j'aime

browncoat84

Écrit par

Critique lue 370 fois

1

D'autres avis sur Skyfall

Skyfall
Jackal
8

-Everybody needs a hobby. -So what's yours? -Resurrection.

James Bond, qu'on croyait mort suite à une bavure, doit affronter Raoul Silva, un ancien agent psychotique du MI6 qui a juré de se venger d'une trahison de M en lançant des attaques informatiques de...

le 26 oct. 2012

125 j'aime

21

Skyfall
Chaiev
6

A l'usure

Il ne nous manquait plus que ça : voilà que ce bon vieux Bond se met à faire dans le post-moderne : à lui les délices de la mise en abyme et de la métafiction ! Ce n'est d'ailleurs surement pas un...

le 29 oct. 2012

98 j'aime

20

Skyfall
guyness
8

Les archives James Bond, dossier 23: Je l'M à mourir

Quotient James Bondien: 7,33 (décomposé comme suit:) BO: 6/10 La bande originale de Thomas Newman n'est pas désagréable, elle accompagne plutôt efficacement plusieurs des scènes les plus importantes...

le 22 mai 2022

76 j'aime

23

Du même critique

Prometheus
browncoat84
5

Critique de Prometheus par browncoat84

Il est toujours difficile de juger un film dont l'attente est énorme. On a souvent tendance à imaginer son propre scénario avant d'entrer dans la salle de cinéma. L'univers d'Alien possède une place...

le 25 oct. 2012

2 j'aime

Le Livre d'Eli
browncoat84
4

Purge

Je m'attendais à une daube mais là... Difficile de rester éveiller pendant le film. Encore plus quand on est athée comme moi. J'aurai probablement été beaucoup plus passionné si le livre en question...

le 5 sept. 2011

2 j'aime