Un film désespérément noir dans une ville déshumanisée, rythmé par les cortèges officiels et les hôtels sans âme que parcourt, visage fermé, expression indéchiffrable, The Slovenian Girl : portrait réaliste et sans concessions d'une étudiante à Ljublljana confrontée à la précarité, une fille désormais dure et manipulatrice dont le seul lien affectif reste ce père loin de la ville, chez qui elle se ressource à intervalles réguliers, affectueux et touchant dans sa naïveté, qui chérit sa fille envers et contre tous, se refusant à voir ce qu'elle est devenue.
Le cinéaste fait le constat amer d'une société sans âme, à l'instar de son héroïne qui doit survivre à défaut de vivre dans un monde où argent, magouilles et trafics en tout genre donnent définitivement le ton, instaurant une atmosphère angoissante où chacun est sur le qui-vive.
Une réalisation glaçante et qui dérange.