« Les homosexuels c’est le mal. Un mal enraciné dans leur coeur noir et froid qui ne pompe pas du sang comme le nôtre, mais une sorte de vomi huileux qui circule dans leurs veines pourri et irrigue leur cerveau minuscule et provoque des crises de cannibalisme et des comportements violents. » _ Herbert Garisson, South Park

Il est difficile pour un homme d’accepter sa part de féminité voir même de reconnaître ouvertement posséder des fantasmes homosexuels, parce que le réflexe social est de les refouler et de caractériser ses pensées comme de la déviance absolue. Mais parfois il s’agit plus que d’une simple orientation sexuelle, il peut s’agir de sentiments, et l’identité profonde peut-être plus forte que la « raison », et donc pousser un homme de toute âge et de toute condition à se revendiquer de la communauté LGBT. De nos jours c’est bien plus simple de sortir du placard, c’est même limite encouragé par les médias, il y a même un effet de mode qui perturbe l’identité sexuel des femmes et des hommes, notamment avec toute cette consommation de porno à simple portée de clic. La Guerre éternelle de Joe Haldeman était une œuvre assez visionnaire sur ce point puisqu’il décrivait une société futuriste où la surpopulation terrestre poussait le gouvernement à encourager l’homosexualité pour réguler la démographie afin que le baby-booming ne puisse pas nuire à l’équilibre et aux ressources de l’humanité. Durant les années 60 aux états-unis, les gays n’avaient pas le droit de cité, ils étaient considérés comme atteint d’une maladie mentale, il n’était donc pas si rare pour les lycées de diffuser des films institutionnels afin de décourager ce genre de pratiques délurées.


L’histoire de Stonewall c’est celle des victimes, des anonymes qui ont vécu l’opprobre de la société. La plupart ont été livrés à leur sort, abandonnés par leur famille avant leur majorité. La Banlieue New-Yorkaise (Harlem, Greenwitch Village) servaient de refuge à cette communauté de sans-abris qui se retrouvaient dans des boîtes miteuses comme le Stonewall Inn. Et si on en croit le témoignage livré par ce drame de Roland Emmerich ; fervent adhérent du mouvement LGBT ; l’ambiance y été assez décomplexé, du genre qu’il n’était pas rare de voir des hommes s’emboîter dans des ruelles ou à l’arrière des fourgons. Pour subsister, les jeunes comme Danny se retrouvent contraint à se prostituer parfois contre leur gré puisque le bar de ralliement été gérer par la mafia du gros Tony, bien que ce soit surtout Ed Murphy qui soit visé pour son rôle de maquereau auprès de la clientèle fortuné. Stonewall évoque d’ailleurs ces rendez-vous glauque en pleine nature où des vieux pervers se paye un peu de bon temps avec des jeunes parfois mineurs. En plus de l’insalubrité et des IST, les homosexuels devaient constamment supporter les violences policières, parce que c’était normal pour les vrais hommes de vouloir casser du PD pour renforcer leur virilité, mais aussi parce les descentes leur permettaient de se faire un peu d’argent. Pour qui n’est pas familier de ce genre d’environnement, le cadre peut apparaître aussi obscène que celui de Sodome et Gomorrhe et ne devrait pas vous réconcilier avec le milieu. L’histoire de Danny s’avère néanmoins touchante bien que la communauté LGBT lui ai reproché d’avoir un peu trop l’air d’être un hétéro, faut dire que c’est sûrement la moins folle du lot même s’il goberai des balles de golf à travers un tuyau.


Danny est un jeune étudiant recueillit par un groupe de travestis qui foutent un peu le bordel dans Christopher Street, une rue malfamée fréquenté par des destins brisés comme Ray un portoricain plutôt mignon au physique androgyne qui va l’aider à s’intégrer. Mais les rapports entre les deux amis vont rapidement devenir conflictuelles, parce que Danny cherche à s’en sortir en prenant des cours du soirs pour intégrer l’université contrairement à ce dernier qui passe son temps à tapiner. De plus c’est un passif, ce qui signifie qu’il cherche un homme alpha ce que n’est pas Ray qui ne supporte pas de se faire friendzoner. Au delà de cette romance, il y a ce drame quotidien que doivent vivre tous ces laissés pour compte du genre « qui est-ce que je vais devoir sucer pour pouvoir bouffer aujourd’hui ? » et qui vont les mener à se confronter aux autorités le soir du 28 juin 1969 suite à un raid policier. Une nuit d’émeute qui va permettre au mouvement de s’unifier pour la première fois face à l’oppression. On aurait pu imaginer qu’à la première vague de CRS, les « tafioles » se seraient éparpillés mais les affrontements vont en réalité durer plusieurs jours d’affilés et les condés vont vraiment se sentir menacés quand les manifestants vont aller jusqu’à foutre le feu au bar pour les en déloger. La preuve qu’il suffit parfois de tout casser pour arriver à se faire entendre. J’en profiterai aussi pour faire part de ma stupéfaction concernent la presse spécialisée qui a tout bonnement décidé de snober le film qui n’a reçu qu’une indifférence caractérisé, les mêmes qui n’hésite pourtant pas à dégainer le clavier contre Roland Emmerich à chacun de ses disasters à gros budget. Le cinéma engagé ne serait-il réservé qu’aux auteurs « sérieux » ? Peut-être que si Xavier Dolan l’avait réalisé, les journaleux de l'Ecran Large s’y seraient intéressés, mais à une époque où 40 % des jeunes sans abris rejetés par leur famille se revendiquent de la communauté LGBT, on se dit qu’il y a encore du chemin à parcourir pour faire évoluer les mentalités.

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le 4 juil. 2023

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