Sans le moindre doute, ce cinquième long-métrage est (à ce jour) le plus aboutit et le mature qu’a pu mettre mis en scène Judd Apatow.


Après s’être essayé au teen-movie régressif pour adulte (40 ans, toujours puceau - 2005), avant de montrer crescendo, alternant l’humour (En cloque, mode d'emploi - 2007) et le drame (Funny People - 2009) et avant de dépeindre la vie de famille d’un couple de quarantenaire (40 ans : Mode d'emploi - 2012) et celui d’une fêtarde invétérée (Crazy Amy - 2015), cette fois-ci, il s’inspire de l’histoire tragique vécue par son interprète principal pour nous brosser le (triste) portrait d’un jeune homme fraîchement rentré dans le monde des adultes.


Scott 24 ans est un looser adulescent pathétique vivant encore chez sa mère et passant le plus clair de son temps à glander avec ses potes dans un Staten Island de laissé-pour-compte. Préférant de loin fumer de la weed plutôt que de se trouver un job. A la limite de la marginalisation, glandeur nonchalant qui se complait à rejeter la faute sur les autres (entre ses troubles de la personnalité, sa maladie de Crohn et le décès brutal de son père à l’âge de 7ans, la vie ne lui a pas fait de cadeau). Entre sa misérable vie (sociale & sentimentale), la réussite de sa sœur (qui intègre la fac) et sa mère qui doit se battre seule pour élever son Tanguy de fils (avec qui il fera échouer sa nouvelle relation amoureuse). Scott a beau être décourageant à plus d’un titre, il n’en reste pas moins attachant, avec ses rêves d’enfants (il rêve d’ouvrir un "restaurant / salon de tatouage"!) et cette facilité déconcertante à ne jamais rien entreprendre et à se la couler douce…


S’il faut bien reconnaître une chose ici, c’est la facilité avec laquelle Judd Apatow parvient à nous entraîner au cœur de ce drame familial. Les personnages sont admirablement bien écrit, ils sont touchants & sincères à la fois. Que ce soit Pete Davidson (membre du Saturday Night Live, il a été coscénariste sur le film, puisque le film est en partie inspirée de sa vie, son père était pompier et est décédé dans le World Trade Center le 11 septembre 2001), mais aussi la radieuse Marisa Tomei, Bill Burr ou encore Steve Buscemi.


The King of Staten Island (2020) est un récit initiatique à la fois drôle, très drôle (!) et touchant. Offrant par la même occasion, de très beaux rôles à des acteurs peu voir pas connus dans l’hexagone (Pete Davidson & Moises Arias).


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RENGER
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le 28 juil. 2020

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