Le Rambo Irlandais

Si je tue un homme, ils appellent çà un meurtre. S'ils le font, ils appellent çà la guerre.

La petite histoire

Feeney, un mec à l’air franchement pas commode, déserte l’armée d’Angleterre pour revenir dans son pays natal, l’Irlande. Comme le film se passe en 1847 lors de la grande famine, le retour au bercail n’est pas des plus festifs. Feeney réalise vite que sa famille a été expulsée, tous ses proches morts de faim et son peuple asservi par les Anglais. Bizarrement, ça ne va pas l’aider à se dérider.

Les points forts

• Après les westerns américains, puis les westerns spaghettis, voici une curiosité: un western irlandais. On y retrouve des paysages désertiques et des villes bien pourries (peut-on d'ailleurs vraiment parler de villes ?), mais également le thème récurrent de la vengeance et la sempiternelle course-poursuite à cheval. Par contre, point de duel au pistolet, les armes irlandaises paraissant assez défaillantes. Autre particularité du film: si l'on extrapole un peu, le personnage principal se rapproche plus de "l'indien" que du "cow-boy" (en effet, dans le film, les irlandais représentent le peuple opprimé et dépossédé de ses terres). Et un héros "indien" qui botte les culs des "cow-boys" et porte tout le film sur ses épaules, c'est suffisamment rare dans les westerns pour être apprécié.




• Le début du film pourrait nous faire croire qu’il s’agit d’une énième histoire de rédemption avec un anti-héros qui se rachète en sauvant la veuve et l’orphelin. Et puis il y a cette scène émouvante où une petite fille terrifiée s’enfuit seule dans la neige. Feeney la regarde partir, décide qu’il n’en a finalement rien à foutre des petites filles, prend son couteau de chasse et part étriper tous ceux qui croisent son chemin.




• Le personnage principal est revenu traumatisé de la guerre, il a du mal avec l'autorité et il possède un grand couteau qu'il manie avec dextérité. Mais surtout, il adore se cacher dans la boue, fabriquer des pièges et dézinguer tout le monde. Bref, c'est John Rambo mais avec une barbe rousse et l'accent irlandais, ce qui lui rajoute un côté exotique pas désagréable.




• L'histoire est simple mais jouissive: taper sur tous les oppresseurs, en commençant du bas de l'échelle pour aller jusqu'au sommet




• Hugo Weaving joue toujours très bien les méchants




• Il est important de se rappeler que les Anglais sont des êtres vils et sournois, quelque soit l’époque

Les points faibles

• Le film raconte une courte-poursuite à cheval, mais au pas. Pourtant avec le froid qu’il a l’air de faire, ils pourraient au moins trotter un peu, histoire de se réchauffer.




• James Frecheville, l’acteur incarnant Feeney, a tellement d’expressivité qu’on finit par se demander si ce n’est pas en fait un robot et le film un spin-off non annoncé de Terminator dans l’Irlande du 19ème siècle (et pourquoi pas, après tout ?)




• On regrette quand même que Hugo Weaving ne sorte pas un « Je ne viens pas sauver Feeney de la police, je viens sauver la police de Feeney ! » à un moment dans le film

Ce qu'il faut en retenir

• Même en 1847, l’Afghanistan, çà craignait




• Quand tu tires au fusil en 1847, il y a une chance sur deux que le coup ne parte pas. Du coup, il faut que tu recharges de la poudre, ce qui te prend environ 10 minutes. Et ensuite, tu dois… Ah, non, ben merde, t’es déjà mort.




• Quand tu es paysan, il vaut mieux éviter la monoculture

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