20 ans à prendre la poussière sur l’étagère d’un grenier avant d’atterrir dans le catalogue de Uncut Movies, The Urge to Kill est une capsule temporelle kitsch à souhait qui nous provient de la fin des années 80. Un petit slasher domestique dont le négatif avait malencontreusement été égaré et qui réapparu peu de temps après la mort de son acteur vedette Peter Gordeno, qui fût d’ailleurs un véritable compositeur musical dans la réalité. Au vu de sa remarquable prestation, on peut tout à fait soupçonner que ce dernier ne fût pas étranger à la disparition de cette bobine compromettante tant elle s’avère parfois gratiné en dépit d’un rythme un peu mou du genou et d’un manque criant de séquences gores bien que la jaquette mensongère nous promettait une copycat d’Elvira dans une tenue sadomasochiste armée d’une hache ensanglanté devant un mur décrépit et des ossements humains. On s’attendait donc à un jeu de massacre bien hardcore dans des caves, alors que finalement, il ne sera question que d’un unique décor, un appartement un peu minable soit disant « hi-tech » ainsi que d’un ordinateur malfaisant judicieusement appelé S.E.X.Y. qui fait « bip bip » et se métamorphose parfois dans la peau d’une indigène semblant tout droit sortie d’un concept-art de Blade Runner.


Bono Zoro c’est un peu le Harvey Weinstein de la musique disco, en plus galant et aussi plus métissé, c’est aussi le combo entre Laurent Voulzy et Francky Vincent pour la ressemblance et l’espièglerie un tantinet cochonne. Bref, il s’agit d’un producteur qui se croit encore dans le coup et qui ramène des jeunes femmes naïves à son domicile en leur faisant croire qu’elles deviendront les nouvelles American idol, sauf qu’en réalité ce qu’il veut, c’est qu’elles se trémoussent entièrement dénudées devant ses caméras, avant de se faire un threesome qu’il se repassera ensuite sur son magnétoscope. La première de la liste ne possède d’ailleurs aucun talent, si ce n’est une opulente poitrine que l’on aura le loisir de découvrir sous la douche avant qu’elle ne se fasse dissoudre par des jets d’eau brûlant aussi corrosif que de l’acide chlorhydrique. Car il faut savoir que son studio est piloté par une intelligence artificielle pire qu’une copine jalouse et ultra possessive. Un sujet sympa sur le danger du tout connecté et sur notre rapport aux vidéos porno, ce qui pourrai constituer un excellent remake de nos jours, mais attention, je m’en octroie dores et déjà les droits pour le réaliser.


Mise à part cela, on quand même le droit à un peu d’érotisme avec des parties échangistes dans une baignoire pleine de mousse avant que la situation ne dégénère à cause d’une brosse à dent électrique défectueuse ainsi que d’un gaz soporifique qui fera définitivement perdre la tête aux résidents de l’appartement. Malheureusement il y a un peu trop de longueurs et de blablas et surtout de cordes scénaristique jouant sur la crédibilité du propriétaire qui préfère réfuter la réalité des événements et pointer du doigt la responsabilité de sa partenaire qui lui ferai selon lui une grosse plaisanterie. Ces dialogues et intrigues sans intérêt pourront finir par lasser les plus patients d’entre nous. Mais Nunuche, tu vois bien que c’est pas normal ! Du coup, lui préfère rester avachis dans son canapé, obsédé par un combat entre deux bimbos, pendant que la dernière survivante tente de combattre l’ordinateur maudit avec une feuille de boucher, mais elle va terminer ligoter et violer par des câbles électriques dans une séquence qui nous renvoie à la forêt possédée de Evil Dead. En définitive, on retiendra surtout ces nombreux gros plans malaisant sur le sourire vicieux et satisfait de Peter Gordeno qui va finir par se décomposer peu à peu avant de se manger son écran de télé en pleine tête. Ça c’est un peu le retour à la réalité. Je suis sûr que si nos PC pouvaient parler, ils nous traiteraient probablement de gros branleurs.

Le-Roy-du-Bis
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le 19 juin 2023

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