Voir le film

C'est la nuit ; la nuit noire, assoupie et profonde

Et dans la nuit, un bruit, un son, un larsen, un vestige du passé, une quête, une aventure.


J'ai eu l'impression de naviguer dans un nouveau genre, entre le thriller, la science-fiction, un film d'auteur, un drame. La réalisation est comme la nuit, une entité mystérieuse, intimiste, pénétrante.


Projeté dans une ville fictive du Nouveau-Mexique, on suit une opératrice téléphonique et un animateur radio ambitieux, qui rêvent, tout deux, de quitter une ville qui a si peu à offrir que le premier match de basket de la saison où la ville toute entière se retrouve.


Tout paraît à la fois si réaliste, et complètement absurde. Le passé de cette ville se résumant à une histoire partagée par tous les habitants : celle d'un tamia ayant rongé un fil électrique et fait sauter les plombs d'un gymnase, probablement de longues années en arrière.


Et puis surgit un son, une fréquence, une distorsion. Une enquête commence alors. D'où vient cette fréquence radio ? Est-ce un message ? Un présage ? Une farce ? Une présence.


S'installe doucement un sentiment d'oppression. On s'attend à voir surgir toutes les vieilles rengaines cinématographiques du message intercepté par deux anonymes, l'invasion militaire, la mise en quarantaine des habitants, la théorie conspirationniste. Et parfois, il y a un peu de ça...Le temps d'une phrase, d'un dialogue entre les deux protagonistes.


Mais rien de tout ça n'arrive. On se laisse prendre et surprendre. Le film est une dimension dans laquelle nous sommes projetés et on avance au même rythme que la caméra. Le mystère se disperse et s'épaissit. Et au moment où on semble avoir trouvé le chemin du savoir, tout disparait, ou presque.


Reste un sentiment étrange. Pas de rencontre du troisième type. Il y a quelque chose dans le ciel...


On se sent décousu, perdu. Et on divague...comme cette critique. Il y a quelque chose dans le ciel...mais le jour ne viendra pas pour l'éclaircir.

Julien_Ripert
8
Écrit par

Créée

le 30 mai 2020

Critique lue 1.9K fois

4 j'aime

Julien Ripert

Écrit par

Critique lue 1.9K fois

4

D'autres avis sur The Vast of Night

The Vast of Night
Sergent_Pepper
6

« Cette révélation sur les critiques cinéma va vous surprendre »

Le fil d’actu personnalisé, c’est bien. Comme on est pisté en continu, un tri se crée et des centres d’intérêt se dessinent. Google sait que les infos sur le sport m’indiffèrent, que le people est...

le 6 juil. 2020

24 j'aime

8

The Vast of Night
chinaskibuk
9

Nuit blanche

Années 1950. Quelle entrée en matière ! Everett animateur radio d'une petite ville du nouveau Mexique en fait des tonnes à l'occasion des préparatifs d'un match de Basket. Au détour de ses facéties...

le 12 févr. 2022

19 j'aime

16

The Vast of Night
mymp
4

Vaine est la nuit

Je le sais, tu le sais, nous le savons : toujours se méfier de la hype. Toujours se soustraire à la tentation du buzz. Comme par exemple celle de ce Vast of night, premier film d’Andrew Patterson...

Par

le 27 juil. 2020

18 j'aime

1

Du même critique

Rainbow
Julien_Ripert
7

Come and paint the world with me tonight

Put those colors on, girl Les couleurs de cet arc-en-ciel sont parfois floues, avec des beats assez assourdissants. Et c'est le défaut majeur de cet album. Le point positif, c'est le côté éclectique...

le 11 août 2017

4 j'aime

Community
Julien_Ripert
9

La communauté de l'anus

Community a été, est et restera l'un des plus brillants O.V.N.I de la télévision américaine. Chaque saison est un concept, chaque épisode est un concept, chaque personnage est un concept, dans cette...

le 31 mai 2020

1 j'aime

Les Amours imaginaires
Julien_Ripert
5

L'âme-soeur imaginaire

La véritable tête d'affiche du deuxième long métrage de Xavier Dolan est sa bande-originale. Probablement même que la musique et la caméra sont plus importantes que les acteurs qui s'effacent, voire...

le 17 avr. 2020

1 j'aime