Woody Allen poursuit son petit tour d'Europe dans la ville éternelle. Réalisant le rêve de tout étudiant américain un peu argenté, après avoir fricoté avec la bourgeoisie londonienne, avoir testé sa sexualité à Barcelone et avoir déambulé dans le Paris de la Belle Epoque, le voici maintenant qui se propose de tromper son partenaire sur les bords de la Voie Appiene. Avec un casting toujours quatre étoiles.
En fait, To Rome with love est un mix entre quatre petites histoires ayant pour cadre la capitale italienne. Le piège de ce genre de film constitue le point faible du film : l'intérêt de ces scénettes est pour le moins inégal. Sans donner de détails, faisons ici le point, par ordre de préférence :
1) Le chanteur d'opéra, avec Mr Allen himself, sympathique et décalée, le maestro s'est réservé le meilleur rôle, et on retrouve là l'humour un peu absurde de ses débuts.
2) La star malgré lui, avec Roberto Benigni, variation sur les déboires de la célébrité, inventif, très bien porté par un Benigni hilarant, mais plutôt simpliste et assez prévisible.
3) Le couple, avec Penélope Cruz, chassé croisé amoureux un peu gros pour vraiment fonctionner, d'autant que les deux héros restent malgré tout assez fades. Bénéficie toutefois de la présence d'une Penélope Cruz affolante de charme et de sensualité, capable de faire passer son personnage de Cristina pour une prude insipide...
4) L'actrice, avec Baldwin, Eisenberg et Page, la moins réussie des quatre, une banale histoire de tentation, rehaussée par la participation d'Alec Baldwin mais trop creuse et conventionnelle.
On y retrouve à chaque fois la touche Woody, avec des cadrages maîtrisés, un véritable amour de la ville filmée et de la langue chantante des autochtones. Sans atteindre la maestria d'un Match Point, ni la sensualité muy caliente de Vicky Cristina Barcelona, To Rome with love fait un peu oublier la décevante escale parisienne. A quand un film dans Prague?