Après Londres, Barcelone et Paris, Rome est donc la quatrième ville Européenne à passer sous la lorgnette "carte-postalesque" de Woody Allen. Si les trois précédents essais (Match Point, Vicky Cristina, Minuit à Paris) avaient été, selon moi, trois belles réussites, celui-ci manque cruellement de panache.

To Rome with Love est un film à sketches racontant quatre histoires sans jamais les relier, ni narrativement (ce qui est un choix), ni thématiquement (ce qui est un problème). On a donc l'impression désagréable d'avoir à faire à quatre films différents dans un ensemble éclaté et complètement disparate (la seule chose qui relie vraiment les films entre eux étant l'interprétation de 4 ou 5 acteurs qui, comme à chaque fois depuis 10 ans, essayent tous vainement de "faire du Woody Allen", ce qui paradoxalement renforce encore plus l'aspect "éclaté" de l'ensemble). Je vais donc être aussi bête que le film et parler de chaque partie séparément :

Deux d'entre elles m'ont semblé totalement insignifiantes : une comédie absurde sur un mec lambda (Benigni) devenant une vedette sans raison apparente (être célèbre c'est chiant, mais c'est quand même cool en fait, bla bla bla) et un vaudeville franchement mou du genou, avec Penelope Cruz et des acteurs italiens qui me sont inconnus (l'adultère c'est mal, mais c'est quand même sympa et rigolo, bla bla bla).

Dans un troisième sketch, je sauverai deux personnages "Alleniens" par excellence : un chanteur d'opéra qui s'ignore et qui ne peut réellement exprimer son art que sous la douche (soit l'artiste qui tire son talent de ses névroses et de ses angoisses) et celui d'un metteur en scène d'opéra raté et angoissé par la mort (et par la vie, aussi) : un bel auto-portrait décalé de Woody Allen himself, qui, soit dit en passant, s'est un peu réservé les meilleures répliques du film, le chenapan.

Enfin, la seule partie qui ait retenue mon attention du début à la fin rejoue les enjeux de Vicky Cristina Barcelona sur un mode mineur, une sorte de comédie Rohmerienne dont les personnages n'ont de cesse de questionner leurs sentiments, mais, enivrés par un excès de vin rouge, sont sans retenue. Et si Eisenberg et Page prouvent que leur place dans un film de Allen était évidente, leur duo n'atteint quand même pas les sommets espérés. Dommage finalement, que le film n'est pas été centré sur cette seule histoire.
MacGuffin
4
Écrit par

Créée

le 7 mai 2013

Critique lue 199 fois

MacGuffin

Écrit par

Critique lue 199 fois

D'autres avis sur To Rome with Love

To Rome with Love
Jambalaya
5

To Rome With Hate.

Il est très difficile de ne pas être indulgent avec Woody Allen, il a fait rire et touché tant de spectateurs depuis des décennies que nous sommes (malheureusement) prêts à tout lui pardonner. Oui...

le 23 janv. 2013

26 j'aime

4

To Rome with Love
Docteur_Jivago
4

Les photos de vacances de Woody

Après des arrêts à Londres, Barcelone ou encore Paris, Woody Allen poursuit son tour d'Europe et débarque cette fois-ci à Rome, où il va mettre en scène plusieurs destins qui vont plus ou moins se...

le 28 août 2015

17 j'aime

6

To Rome with Love
Barmad
9

Fiat, c'est pas des fiotes.

Woody, comment fais tu pour partir dans toutes les directions et en même temps à garder ton spectateur accroché... J'ai eu la chance d'avoir une salle vide. Nous n'étions que 4. Et mes camarades...

le 4 juil. 2012

17 j'aime

3

Du même critique

Groom Service
MacGuffin
5

C'est qui le patron ?!

Ce qu'il y a de bien avec les films à sketches, c'est qu'on peut faire des jeux. Les cinéastes mettent en place des règles pour le film (ici : chacun réalise un segment de 20-25 minutes, enfermé dans...

le 4 mai 2013

30 j'aime

La Grande Aventure LEGO
MacGuffin
3

"One hell of a commercial"

À l'heure où d'aucuns conspuent Hollywood pour son manque d'originalité et son mercantilisme (remakes à foison, adaptations de romans pour ados, interminables sagas de super héros), je suis surpris...

le 9 juil. 2014

29 j'aime

10

Bron
MacGuffin
5

Vivement le remake ?

Bron a été propulsée néo-meilleure série du monde (ou presque) en 2012. Et déjà un remake américain est prévu. Alors on pourrait se dire, hypothèse a), que l'âge d'or de la télé américaine est bel...

le 19 mai 2013

14 j'aime

3