Dommage que le rythme soit en définitive si inégal... Car je dois l'avouer : je me suis parfois un peu ennuyé devant « The Devil and Daniel Webster », dont la tendance à blablater prend trop souvent le pas sur l'action. Néanmoins, lorsque Dieterle se donne la peine de raconter une histoire, il le fait bien : car cette réécriture moderne du mythe de « Faust » a beau ne pas être une réussite totale, elle n'en a pas moins plusieurs qualités. D'abord l'interprétation : Walter Huston est ainsi absolument génial en envoyé du Diable malin et charismatique, tandis que Simone Simon nous livre un numéro de sensualité dont elle a le secret. Et puis, même si elle n'est traitée qu'à moitié, avoir une bonne histoire et de bonnes idées, cela paye toujours. J'ai de ce fait beaucoup apprécié la manière dont le réalisateur dépeint l'Amérique du 19ème siècle ainsi que l'extrême pauvreté la caractérisant, et ce tout en nous proposant de purs moments de fantastique (le procès final est à ce titre une superbe scène) que le cinéma ne nous offre hélas que trop rarement. Si bien qu'à défaut d'avoir été totalement conquis, j'ai toutefois pris un certain plaisir à suivre cette réécriture de Goethe fidèle à l'auteur allemand tout en restant personnel et pertinente dans son traitement : « The Devil and Daniel Webster » vaut le coup d'oeil.