D'abord se pose la question du propos. Près de vingt ans après les événements on peut légitimement s'interroger sur la pertinence du projet: pourquoi maintenant, pourquoi ces personnages-là? Mais après tout pourquoi pas... Le problème, c'est que rien ne marche. Ni la galerie de personnages artificiellement reliés les uns aux autres, caricature de film choral. La palme revenant au couple principal, G. Ulliel / J. Trinca particulièrement bidon. Lui en artiste maudit (surnommé "Picasso" par ses collègues! allusion à Cantonna??) et elle étudiante en histoire (?), originaire de Marseille, et incapable d'aligner trois répliques en français... Ni la mise en scène, plombée par une photo glauquissime, dont le seul salut vient d'une succession ininterrompue de fondus au noir en guise de découpage. Tout est bidon, surligné et prévisible: le couple gay, la vieille voisine traumatisée, le couple de copains sympa (miroir de l'autre), les parents hystériques, etc... Seules deux scènes à sauver: la scène de la mère perdue sur l'autoroute déserte et qui reprend la route avec son masque à gaz, et la scène du retour de la maternité (mention à la comédienne, la seule à être juste). Deux scènes pratiquement muettes, deux scènes de cinema, trop peu pour sauver le film