Mais merci le cinéma français de te renouveler de la sorte ! Merci surtout à toi, Julia Ducournau d'avoir permis à cette nouvelle vague de cinéastes de s'affirmer et d'assumer leur filiation au cinéma de papa David Cronenberg (ses obsessions psychologiques) et de John Carpenter (son sens du rythme et de l'esthétique) et d'utiliser le magnifique prisme du corps et du fantastique pour parler d'amour, de sexe et de violence sociale. Parce que vous pouvez voir ce que vous voulez, dans ce Vincent doit Mourir, film dont la structure et le récit sont une sorte de template de cinéma de genre (ici le film de zombies) dans lequel on peut voir ce qu'on veut, mais pour moi, c'est clairement le récit des violence exogènes, sociales, systémiques et leur répercution dans le couple. Karim Leklou, c'est typiquement un mec qui se découvre et qui va tenter de redécouvrire l'altérité après l'isolement malgré ses blessures, son hypervigilence et ses angoisses passées. Quelqu'un de tellement démoralisé qu'il accepte sans sourciller les attaques qu'il subit, sans remettre en question ou chercher la moindre raison. Et Leklou l'interprète à merveille, avec son petit air de droopy qui a de nombreuses pulsions de vie.
Formellement, le film n'est pas parfait. Il pêche parfois par son manque de budget et par un côté répétitif dans ses effets et des fois les second rôles ne sont pas très bons. Mais qu'à cela ne tienne, la créativité pour mettre en scène ce récit intimiste et l'usage du fantastique est tellement inventif que le film mérite toute votre attention.