Parce que tu n'auras rien d'autre ici.

J'imagine bien le point de départ : fin de soirée (ou après-midi au salon de thé), bande de potes (ou paire de copines) qui se disent : "tu vois l'horreur ? Non je peux pas faire ça… tous ces gens qui vont s'installer en banlieue, dans ces grandes banlieues où toutes les maisons se ressemblent… et une fois que tu y es, si t'as envie de partir, c'est foutu, c'est trop tard. C'est comme si t'étais coincé là. T'as envie de tout cramer, mais en un rien de temps, tu as un gosse… et là c'est trop tard. Tu sens que tu pourras pas partir tant qu'il sera à charge. Et après, ils grandissent tellement vite, tu vois pas le temps passer. Tu te retournes, bam, le gamin a 9 ans, ton mari s'abîme dans le travail… Ton seul refuge ma chérie, ça va être ton gosse. Et alors celui-là, plus il grandira, plus t'auras l'impression d'avoir un alien à la maison… Quelques moments de complicité, et beaucoup de hurlements. Et je te parle pas de l'isolement. Si tu rêves de barbecues entre voisins, oublie : chacun dans sa misère, t'as pas d'ami.
Quand ton mari finit par se tuer littéralement à la tâche, tu te rends compte que tu as créé un ingrat, qui irait jusqu'à t'enterrer vivante pour récupérer la baraque. Et tout ça pour quoi ? Pour devenir à son tour un petit employé interchangeable… Crois-moi, le véritable enfer, c'est cette vie-là."
Et donc, manifestement, derrière ce groupe de bavards désabusés, un petit malin prenait des notes, pour tout développer sous la forme d'une grosse allégorie à sens unique. Moi, j'aime bien quand la couche symbolique (si vraiment il en faut une) est posée sur une histoire qui a déjà de l'épaisseur et de l'existence ; ici, on prend les archétypes de la famille de banlieue qui consume sa vie dans l'aliénation, on transpose tout au coucou / forme de vie non identifiée, emballé c'est pesé. Je suis tristesse.

pobbywatson
5
Écrit par

Créée

le 7 mai 2022

Critique lue 25 fois

1 j'aime

pobbywatson

Écrit par

Critique lue 25 fois

1

D'autres avis sur Vivarium

Vivarium
MadMonkey
4

Un film sans âme

Je me souviens qu'avec quelques amis nous nous étions fait la remarque que l'on était enfin face à une bonne bande-annonce : une BA qui n'en dit pas trop, évoque juste les thèmes et le début du film...

le 12 mars 2020

76 j'aime

15

Vivarium
Sergent_Pepper
6

Home cheat home

Le film d’épouvante, et d’une manière plus large, la fiction, fonctionne toujours sur le principe d’une excroissance : l’hyperbolisation d’un phénomène sur lequel on ferait un zoom pour en déceler le...

le 1 avr. 2020

62 j'aime

6

Vivarium
Anyore
5

Les Heureux Propriétaires

Il y a des films qui résistent étrangement à l’appréciation. Des films que l’on pourrait aimer, qui semblent relever d’intéressantes réflexions, de pertinentes questions… On pourrait les apprécier...

le 16 avr. 2020

55 j'aime

4

Du même critique

Outland… Loin de la Terre
pobbywatson
4

Le lauréat aux Oscars est un justicier sur une lune de Jupiter. - spoil

Tu ne tires pas au fusil dans un bâtiment entouré de vide spatial dont les parois sont faites en toile de tente, bon sang ! Et qui c'est qui m'a fichu ces douches ouvertes, qui permettent...

le 7 déc. 2017

14 j'aime

11

Crimson Peak
pobbywatson
5

Attention, je spoile - si tu n'écoutes pas tes parents, voilà c'qui va s'passer

Amateurs de subtilité, passez votre chemin : dans ce film, tout est gros. Le gros décor du XIXe, avec des grosses robes (qui m'ont fait me rendre compte que ce film avait quelques points communs...

le 19 oct. 2015

12 j'aime

The Lost City of Z
pobbywatson
4

Spoilers -- mais va perdre ton film avec ta cité, là

Dès le démarrage, tu vois le film sépia, tu comprends que le réa s'est cru sur Instagram. Les premiers dialogues apportent subtilité au scénar : HÉROS - Roh je vais passer pour un blaireau, je suis...

le 31 mars 2017

11 j'aime

4